Langon : une école bien tranquille (09/01/2016)
Premier épisode
A Langon, petite ville du département de la Gironde, sise sur la rive gauche de la Garonne, entre les coteaux des Graves et les forêts des Landes, se trouve un établissement scolaire bien tranquille : Sainte-Marie-Jeanne-d’Arc, qui, à première vue, a tout pour plaire. Un oasis de paix dans un monde scolaire en perdition. Qui donc est venu troubler cette paix : un nuage de sauterelles ? une marée noire ? une épidémie de peste ? Pire : une visite de la direction diocésaine.
J’entreprends ici de publier le récit qui m’a été transmis par M. Gérard Laguérie. Tous les faits ici rapportés m’ont été exposés par lui ; j’ajoute que je n’en omets aucun. Il ne s’agit pas d’un témoignage expurgé pour les besoins de la cause. Je me suis borné à le mettre en forme et à apporter une précision ici ou là.
L’histoire que M. Laguérie raconte commence en décembre 2011, lorsque l’école Sainte-Marie-Jeanne-d’Arc de Langon reçoit une visite de la tutelle (autrement dit : de la direction diocésaine). « Les représentants critiquent vivement la présence d’une crèche dans la cour de l’école, au motif que les familles non catholiques risquent de ne pas se sentir accueillies. »
Mais ce n’est qu’un début : « A une autre occasion, la présence de crucifix dans les classes fait l’objet de reproches, car, est-il dit par la tutelle : “L’époque des croix est révolue”, affichant une claire volonté d’étendre à l’enseignement dit “libre” la loi sur l’interdiction des signes religieux dans les écoles publiques de 2004 (application en 2005). »
Ce zèle à devancer des lois qui ne s’appliquent pas à l’enseignement privé n’a pas de quoi étonner, si l’on se rappelle la « charte de la laïcité » proposée par le secrétaire général de l’enseignement catholique, M. Balmand. Cette loi (du 15 mars 2004) interdit « dans les écoles, les collèges et les lycées publics, le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse ». Elle ne s’applique donc pas à l’enseignement privé ; et elle ne concerne même pas la présence d’un crucifix au-dessus du tableau noir.
Et ce n’est pas tout. Car, indique M. Laguérie, « une chargée de mission auprès du directeur diocésain estime par ailleurs que “trop de cathos” siègent à l’O.G.E.C. » Quel crime Sainte-Marie-Jeanne-d’Arc avait-elle donc commis pour mériter ces reproches ?
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