Langon : Main basse sur l’école (13/01/2016)

Quatrième épisode

Mais que se passait-il là-bas, à Bordeaux, pendant que l’O.G.E.C. et les parents d’élèves de Sainte-Marie-Jeanne-d’Arc de Langon s’inquiétaient de l’avenir de leur école, et adressaient à la direction diocésaine des lettres sans réponse ? Cette dernière avait-elle oublié l’existence de cet établissement ? Loin de là. Dans l’ombre et le silence, elle préparait son coup de force.

Nous sommes à présent en juin 2014, à un mois de la retraite de la directrice de Sainte-Marie-Jeanne-d’Arc. M. Laguérie poursuit son récit : « Ce n’est qu’au cours du conseil d’administration du 12 juin suivant que le directeur diocésain, membre de droit de l’O.G.E.C., informe les membres du conseil d’administration de cette dernière qu’il a adressé au successeur par lui désigné une lettre d’engagement, en date du 22 mai 2014. Le fait est accompli. Le successeur est engagé sans qu’il ait pris lui-même le moindre engagement quant au respect des projets pédagogique, spirituel et financier de l’école. »

« Entre-temps, la direction diocésaine tente ostensiblement de court-circuiter l’O.G.E.C. Alors que celle-ci est encore tenue dans l’ignorance, la direction diocésaine informe dès le 6 juin de sa décision les représentants du personnel, dont la réaction empreinte d’un suivisme malheureusement trop prévisible était de faire pression sur l’O.G.E.C. pour qu’elle avalise purement et simplement le fait accompli d’une mesure marquée par l’évidence d’un refus de la moindre consultation. En dépit de l’article 158 du statut de l’enseignement catholique, qui impose à l’autorité de tutelle de ne nommer le chef d’établissement qu’“après avoir recherché l’accord du président de l’organisme de gestion”. »

Cette propension à ne pas respecter ses propres statuts, nous l’avons déjà observée à propos de la C.A.A.C. « La suite confirmera l’évidence du refus de toute consultation, en l’amplifiant », continue M. Laguérie.

« Les membres du conseil d’administration de l’O.G.E.C. ayant manifesté leur surprise et leurs réticences quant aux méthodes employées par la direction diocésaine, cette dernière décide de nommer une O.G.E.C. à sa main, venant se substituer à l’O.G.E.C. régulièrement élue. Et dans ce dessein, elle décide unilatéralement de tirer un trait sur l’O.G.E.C. régulière : en annulant toutes les décisions prises par les conseils d’administration de l’O.G.E.C. depuis celui de novembre 2013 et en invalidant notamment toutes les élections de membres du conseil d’administration ayant eu lieu depuis cette date ; en convoquant une assemblée générale extraordinaire, une assemblée générale ordinaire et un conseil d’administration par une convocation élargie à des personnes qui n’ont aucun lien avec l’école mais qui font partie du “premier cercle” de copains de la direction diocésaine et qui, sans rien connaître du dossier, se feront un plaisir d’entériner tout ce qui leur sera demandé d’entériner ; ces réunions, annoncées comme devant se tenir comme d’habitude dans les locaux de l’école, se tiendront en réalité dans un autre endroit connu des seuls “initiés” ; de nommer présidente du conseil d’administration de “son” O.G.E.C. l’ex-présidente, qui avait démissionné de son poste le 12 juin. »

Quoique sans illusions sur les méthodes des responsables de l’enseignement sous contrat, j’avoue que ce récit (qui n’est pas encore terminé…) m’a laissé sans voix. Chacun connaît les discours sirupeux et ondoyants des responsables de l’administration appelée « enseignement catholique » et de ses filiales les directions « diocésaines ». Mais quand ces gens bien organisés (et fort capables de parler clairement s’ils le voulaient) passent à l’action, l’opération est rondement menée. Langue de bois et main de fer sont les deux mamelles du pouvoir.

 

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