Langon : ce que l’affaire a démontré (17/01/2016)

Epilogue

C’est bien volontiers que je laisse entièrement la parole à M. Laguérie pour l’épilogue (provisoire) des aventures de Sainte-Marie-Jeanne-d’Arc, car ses conclusions rejoignent en tout point celles que j’ai tirées, dans mon livre l’Ecole privée… de liberté, de mon passage au sein de l’enseignement catholique sous contrat. Il est toujours réconfortant de rencontrer des gens qui, d’expériences différentes, tirent des leçons identiques. On se sent moins seul. Vous tous qui êtes confrontés aux mêmes abus, sachez-le : vous n’êtes plus seuls.

« Ce qui se passe à l’école Sainte-Marie de Langon met en lumière les ambiguïtés dont joue la direction diocésaine.

« Ambiguïté juridique d’abord. Les statuts types d’associations O.G.E.C., en leur article 4, prévoient que celles-ci reconnaissent l’autorité de l’évêque du lieu.

« Soit cette reconnaissance est interprétée de façon cléricale comme un devoir d’obtempérer à tout ce que dit l’évêque, quelle que soit la matière, temporelle ou spirituelle, sur laquelle il se prononce. Voire au mépris de l’enseignement de l’Eglise, en particulier sur la primauté des parents en matière d’éducation de leurs enfants. Mais ce cléricalisme est à l’opposé d’une conception chrétienne de la laïcité. C’est, dans l’affaire précédente, l’interprétation de la direction diocésaine.

« Soit cette reconnaissance due à l’Evêque lui est due en tant qu’il est évêque. C’est certes beaucoup, mais cela reste limité à son rôle d’évêque. Et un évêque peut-il, en tant qu’évêque, totalement ignorer – mépriser plus encore – un point fondamental de l’enseignement de l’Eglise ? Curieux en la matière de constater comment ce “cléricalisme de l’intérieur vient au secours d’un “laïcardisme venu de l’extérieur pour imposer à l’enseignement catholique, quoique sans le dire, une disparition de son “caractère propre et des conséquences pédagogiques qui en découlent. Et sans qu’il soit jamais question, ni à l’intérieur ni à l’extérieur, d’une laïcité authentiquement chrétienne.

« Autre ambiguïté, pratique celle-là. Les statuts-types disent que “le conseil d’administration de l’O.G.E.C. engage le chef d’établissement et signe son contrat après agrément de l’autorité de tutelle. Interprété par la direction diocésaine, cela veut dire que l’O.G.E.C. a obligation de signer le contrat d’engagement du chef d’établissement choisi par elle, aux conditions fixées par elle. Cela veut dire que l’O.G.E.C. se retrouve de fait être l’employeur d’une personne qu’un autre qu’elle a embauché. Ne peut-on se demander si cette façon-là de forcer la main à l’O.G.E.C. est civilement défendable ? De toute façon, on est en pleine absurdité. Parce qu’en plein cléricalisme. »

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