François-d'Estaing de Rodez : la morale toute nue (10/03/2016)

Sont-ils des héros ou des maudits ? Il y a des personnages qu’on ne peut plus perdre de vue une fois qu’on en fait connaissance. Tel est le cas de M. Bauquis, directeur interdiocésain de Cahors et Rodez. Je parlais il y a quelques semaines des intrusions du Planning familial dans les écoles catholiques. Et voilà que ça recommence, ou plutôt que ça continue. Où ? Je vous le donne en mille : à Rodez.

Le blogue Riposte catholique signale, dans un article du 7 mars, que ce fait s’est produit les 16 et 18 février, au lycée François d’Estaing, établissement catholique sous contrat. Dans une grande discrétion, les élèves apprennent la visite d’intervenants pour un « point santé ». Si c’est pour leur apprendre à se brosser les dents ou à se laver entre les doigts de pieds, nul n’y verrait aucun inconvénient. Mais, comme on dit dans la langue de bois, l’enseignement catholique vise plus haut et veut prendre en main l’éducation de « toute la personne ».

La veille, une mère d’élève passe un coup de fil à l’établissement. On la rassure : ce sont un médecin pro-vie et une infirmière digne de confiance qui aborderont les sujets sensibles. Mais, dans l’enseignement catholique sous contrat, la morale est parfois élastique, et même caoutchouteuse. Car, le jour venu, c’est le discours du Planning familial qu’on sert aux élèves, accompagnée de la fourniture d’une plaquette, d’une affiche, d’un numéro de téléphone, d’une adresse, et, en guise de travaux pratiques, d’une démonstration de l’usage du préservatif. L’histoire ne dit pas si c’est M. Bauquis en personne qui s’est chargé de cette prestation.

Quelques parents ont manifesté leur indignation auprès du chef d’établissement, M. Clet, mais sans succès, apparemment, tandis que la sous-directrice, Mme Lacombe, répétait qu’elle était « à l’écoute », expression bien digne des déclarations vaseuses qu’on entend à longueur de journée dans la bouche des responsables de l’enseignement catholique. Toutefois, être à l’écoute ne dispense pas de répondre aux questions. C’est même pour y répondre qu’on écoute, en principe. Du moins quand on prétend exercer des responsabilités.

Curieusement, M. Bauquis, qui vient de publier un interminable communiqué de presse pour justifier son coup de force contre le collège du Sacré-Cœur de Sévérac et son opération immobilière de Laissac, n’a pas trouvé une ligne à y insérer pour donner son opinion sur cet incident.

Conseil gratuit : que les parents ne perdent pas non plus leur temps à solliciter une « écoute » de Mme Saliou, présidente de l’Apel nâtionâle. Elle a mieux à faire que de se brouiller avec M. Bauquis, dont elle digère encore les petits fours. Bon appétit, madame !

Je n’ai pu résister au plaisir d’illustrer cet article d’une photographie qui montre que le lycée François-d’Estaing de Rodez a trouvé une solution, d’une simplicité biblique, de nature à réconcilier les partisans de l’uniforme et ses adversaires...

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