M. Bauquis reçoit du courrier (12/03/2016)
Un collectif de soutien au collège du Sacré-Cœur de Sévérac s’est constitué. Qui rassemble-t-il ? Tout le monde, sauf la direction diocésaine. Ce collectif a publié le 16 février une longue lettre ouverte que je vais commenter ici. Elle prouve que ce cas d’école conforte en tout point les analyses que je développe dans ce blogue.
Quatrième épisode
Je ne donne pas le texte intégral de cette lettre ouverte, mais on peut la trouver sur la page Facebook de ce collectif, lequel rassemble les parents d’élèves, l’association des commerçants, le maire, avec le soutien du député, des maires des communes voisines et de deux conseillers départementaux (ce qui en dit long sur les prétentions à l’« aménagement du territoire » de M. Bauquis).
Cette lettre est co-signée par le maire de la commune, l’O.G.E.C. et l’Apel du collège. Ce qui amène une double question : comment se fait-il que l’Urogec et l’Udogec n’apportent ni soutien ni marque d’intérêt à l’O.G.E.C. local ? comment se fait-il que l’Unapel et l’Apel départementale n’apportent ni soutien ni marque d’intérêt à l’Apel locale ? Réponse : parce que les statuts de l’enseignement catholique emmaillotent les O.G.E.C. et les Apel dans un réseau inextricable de commissions qui les neutralisent, et dont l’élément clef est le CO.D.I.E.C.
Maintenant, quelques extraits, et d’abord celui-ci : « Suite à des fuites d’informations, cette annonce a été faite mi-novembre aux enseignants, O.G.E.C., employés du collège et de l’école Bon-Pasteur. Quand l’auriez-vous annoncé, sinon ? » Question complétée par cette observation : « Vous dites que les parents sont membres de la communauté éducative, au sein de laquelle ils joueraient un rôle essentiel, alors que vous ne les prenez pas en considération. » Tout cela est édifiant. Il faut ajouter que, presque au même moment, Mme Saliou, présidente de l’Unapel, venait prêter une oreille complaisante aux projets de M. Bauquis dans le Lot, sans accorder l’honneur d’une visite ou d’une minute d’entretien aux parents de l’Apel de Sévérac. N’étaient-ce pourtant pas leurs cotisations qui lui avaient payé le voyage ?
Et, puisqu’on parle d’argent : « Vous voulez investir 1,5 million d’euros pour cent vingt élèves à Laissac alors qu’à Sévérac vous n’avez rien investi... » Pourquoi, en effet, et comment l’argent coule-t-il soudain à flot ? Réponse : parce qu’à Laissac, la direction diocésaine réalisera, avec l’aide de la commune, une opération immobilière qui la rendra propriétaire des murs du nouveau collège. C’est là une politique générale des directions diocésaines. Une école dont la direction diocésaine possède les murs est une école docile. Et d’où vient l’argent qui sert à ces opérations ? C’est une question à laquelle je compte apporter bientôt des réponses.
Cette lettre ouverte démonte point par point les arguments de la direction diocésaine. On y lit notamment : « D’autres de vos établissements ont été maintenus et d’autres sont encore actifs avec un effectif beaucoup plus bas. »
Autre observation intéressante : « Vous avancez l’idée qu’il y aurait un problème démographique à Sévérac alors que le collège public a vu croître ses effectifs de 25 % en trois ans. » Et, plus loin : « Vous prétendez et écrivez que la concurrence face au public serait trop forte alors que, aujourd’hui, vous conduisez tout au contraire une grande partie des familles du collège existant à se tourner vers l’enseignement public. Où est la logique ? » La logique en question pourrait être celle-ci : c’est que M. Bauquis laisse le champ libre à l’enseignement public à Sévérac, et, à l’inverse, se substitue à lui à Laissac, commune qui réclamait jusqu’alors en vain l’ouverture d’un collège public. Il ne s’en cache pas, puisqu’il déclare que l’enseignement catholique est « dans l’éducation nationale » et « recherche le plus de cohérence avec l’enseignement public ».
J’ai posé à M. Bauquis la question suivante : quel maître servez-vous ? Ses paroles et ses actes donnent la réponse. D’où cette interpellation légitime : « Vous admettez que la liberté de choix de l’école et la liberté de conscience sont deux libertés fondamentales, alors que plusieurs familles n’auront plus le choix de l’enseignement catholique, […] et vos envies soudaines constituent, précisément, une atteinte évidente et grave à ces deux libertés fondamentales que vous devriez, par définition, défendre et mettre en avant ! […] Ce sont pourtant ces mêmes familles qui ont choisi et soutenu l’enseignement catholique pour leurs enfants depuis toujours. » Et d’ajouter : « Le 24 juin 1984, de nombreux parents […] se sont battus […] pour refuser que les écoles privées soient intégrées au service public ; aujourd’hui, ils se sentent trahis. »
Et la lettre du collectif pose une question : « Face à ces évidences que vous ne pouvez contredire, y aurait-il des intérêts particuliers non dévoilés ? »
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