Faites vos jeux ! (31/05/2016)
J’ai parlé de la candidature de MM. Le Clere et Abadie à la présidence de l’Apel nationale. Il existe d’autres candidats, dont je n’ai pas de raison de ne pas parler : MM. Simon et Gaudin. Sans compter que d’autres parents ont l’intention de fonder une autre association de parents d’élèves. Que penser de tout cela ? Beaucoup de bien. Mais sans perdre de vue l’essentiel.
M. Simon, membre du bureau national, et M. Gaudin, président de l’Apel Aquitaine, sont eux aussi candidats à la succession de Mme Saliou et de M. Hillaire. Sur bien des points, ils rejoignent MM. Le Clere et Abadie. Ils critiquent le fonctionnement en circuit fermé de la direction, et voudraient « partir des attentes reconnues des familles, plutôt que des perceptions d’un cercle restreint ». M. Simon, rapporte Riposte catholique, s’étonne que ses demandes répétées d’accès aux comptes détaillés de l’association n’aient pas abouti. « Chaque adhérent doit savoir précisément où va sa cotisation », dit-il. Il souhaite aussi rassembler des personnalités fortes dans un « laboratoire d’idées ». Il insiste aussi sur la nécessité de ne pas mettre sous le tapis les sujets de friction avec l’Etat : « Ce n’est pas normal qu’il y ait autant d’inégalité entre le public et le privé. »
Ce sont des revendications légitimes. Toutefois, ce qui m’a heureusement impressionné, c’est l’intention de MM. Le Clere et Abadie de modifier en profondeur l’organisation de l’association. Autant que j’en puisse juger, c’est ce qui manque à MM. Simon et Gaudin. Changer les personnes ne sert à rien si l’organisation est mauvaise. Or l’Apel n’est pas une organisation saine dévoyé par de mauvaises personnes. Elle a été conçue pour aboutir au résultat qu’on voit aujourd’hui : soumission sans condition au secrétariat général, lui-même aux ordres du ministère. Débarquer Mme Saliou et ses semblables, c’est nécessaire. Mais pas suffisant.
Quant à la fondation d’une autre association de parents d’élèves, c’est le projet de MM. Malcouronne, Majau, Laporte et Gosset. Il s’agit d’une « association chrétienne qui veut faire exister au sein de l’enseignement catholique la voix des parents attachés à l’anthropologie chrétienne, à la liberté éducative et à la transmission des savoirs », et qui portera le nom Parents pour l’école.
On ne voit pas pourquoi il n’existerait qu’une seule association de parents d’élèves dans l’enseignement privé. Le monopole de l’Apel n’est pas légitime. Il découle d’un monopole tout aussi contestable, constitué en même temps et sur le même modèle : celui du secrétariat général. L’existence d’une administration centrale de l’enseignement catholique ne découle ni de la loi, ni du droit canon. Elle a prospéré à la faveur de la loi Debré de 1959, mais elle n’existait pas avant, et n’a pas son équivalent dans d’autres pays (catholiques ou non). Jamais les instances qui existaient auparavant n’ont joui des prérogatives exorbitantes que le secrétariat général s’est attribuées dans ses statuts autoproclamés.
Ce n’est donc pas seulement l’organisation de l’Apel qu’il faut changer, c’est celle de l’enseignement catholique dans son ensemble. Pour être clair, le secrétariat général de l’enseignement catholique doit être dissous, et rendre leur liberté aux écoles – et, par contrecoup, aux parents.
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