La mauvaise cause de M. Bauquis (09/06/2016)
M. Bauquis, directeur diocésain, a décidé que le collège du Sacré-Cœur de Sévérac-le-Château serait mieux ailleurs, en l’occurrence à Laissac. Il avance de nombreux arguments, et quand l’un d’eux est réfuté, un autre le remplace aussitôt. Devant l’opposition de l’O.G.E.C. et des parents d’élèves contre ce « déplacement » n’est autre qu’une suppression, il a fini par traîner les récalcitrants devant la justice. Par quels procédés ? Et de quel droit ?
Neuvième épisode
La direction diocésaine, incarnée par M. Bauquis, s’est heurtée au refus de l’O.G.E.C. du Sacré-Cœur de signer le transfert du collège. Cela résume tout : cette association a une personnalité morale distincte de celle de la direction dite diocésaine, dont elle n’est pas une filiale. L’affaire aurait donc dû s’arrêter là. Mais non, car, sur plainte de M. Bauquis, l’O.G.E.C. du Sacré-Cœur a été placé sous administration judiciaire. L’administrateur judiciaire n’a pas signé non plus le transfert du collège. Ce qui prouve que l’obligation de le faire n’a rien d’évident.
Le 4 juin, l’administrateur judiciaire a convoqué une assemblée générale de l’O.G.E.C. Or, celle-ci a été suspendue parce qu’on conteste leur qualité aux représentants de l’O.G.E.C. Il aurait fallu, paraît-il, une lettre de motivation et une acceptation par le conseil d’administration.
Depuis plus de dix ans pour certains, ces représentants étaient convoqués par écrit et portés au registre des délibérations, et nul n’y trouvait à redire. La direction diocésaine les trouvait parfaitement à son goût tant qu’ils suivaient ses directives. S’ils avaient gentiment approuvé le « transfert » du collège, elle se serait volontiers passée de lettre de motivation. Faire valoir leurs droits a-t-il fait d’eux des délinquants ?
Tout ça n’est pas très joli. Ni très légitime. Car le directeur dit diocésain, nommé par l’évêque, en est le délégué, et on ne peut déléguer que des pouvoirs qu’on a. L’évêque est un pasteur. La seule administration qu’il exerce à l’égard de ses brebis – et elle est capitale – c’est l’administration des sacrements. C’est dans la communion qu’il rassemble ses ouailles, pas dans la conformité à des formalités. Résister aux décisions du directeur diocésain est-il un péché mortel ? Faudra-t-il bientôt se rendre au confessionnal accompagné d’un avocat ?
Lors de sa prise de fonction, M. Balmand affirmait : « Le chef d’établissement […] se trouve au carrefour de toutes les réalités vécues dans sa structure et au sein de la communauté éducative. Pour sa part, celle-ci, composée des élèves, des enseignants, du personnel, des parents, des bénévoles, correspond en quelque sorte à la manière dont l’école catholique s’efforce d’incarner la notion et la réalité chrétiennes de communion ». Vous avez remarqué ? Il n’est nulle part question du directeur diocésain.
Le directeur signe un contrat avec l’O.G.E.C., pas avec la direction diocésaine. Les personnels sont employés de l’O.G.E.C., pas de la direction diocésaine. Les élèves sont inscrits auprès de l’école, pas de la direction diocésaine. Les parents n’ont aucun lien avec la direction diocésaine. Et les bénévoles ne rendent pas compte, eux non plus, à la direction diocésaine. Même le contrat avec l’Etat est signé par l’établissement, pas par la direction diocésaine. Et toutes ces personnes à qui M. Balmand accorde une telle importance résument en effet la personnalité et la vie de l’école, de plein droit, sans avoir de lettre de motivation à signer.
Alors, par quel tour de passe-passe la direction diocésaine se trouve-t-elle soudain toute-puissante, et la « communauté éducative » négligeable ? Par quel miracle la personne de M. Bauquis se trouve-t-elle soudain investie de la totalité de la « réalité chrétienne de communion » ? Par quelle perversion cette « communion » s’obtient-elle au moyens d’avocats (payés, soit dit en passant, par les cotisations des parents eux-mêmes) et de décisions de justice ?
L’Eglise est un corps, pas une administration. Tout cela n’est donc pas très catholique.
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