M. Balmand, faussaire de la liberté (22/06/2016)

M. Balmand défend à présent l’école hors contrat. C’est une façon comme une autre d’essayer de rester dans le coup. C’est d’ailleurs plus facile que de défendre l’enseignement sous contrat tel qu’il a évolué sous la double contrainte des contrats eux-mêmes et de l’action du secrétariat général. Toutefois, il a tendance à mettre dans le même sac la liberté des écoles sous contrat et celle des écoles hors contrat. Cette méthode est habile, mais elle occulte deux questions de fond.

La soudaine tendresse de M. Balmand à l’égard d’écoles hors contrat, sur lesquelles son administration avait l’habitude de jeter la suspicion, peut étonner. Ce qui étonne moins, c’est que les belles paroles au sens incertain occultent, comme toujours, les vraies questions.

J’ai déjà rappelé qu’en fait, comme il faut qu’une école existe depuis cinq ans pour obtenir un contrat, et qu’il existe des îlots hors contrats au sein même de l’enseignement sous contrat, M. Balmand se défend lui-même en ayant l’air de défendre autrui.

Première question : les contrats préservent-ils la liberté pédagogique des écoles qui les signent ? Si oui, pourquoi y a-t-il des classes ou des cours hors contrat au sein de l’enseignement sous contrat ? Comme, à entendre le secrétariat général et l’Apel, ces contrats ménagent la liberté pédagogique des écoles, il ne devrait y avoir aucune raison d’en sortir ou d’y déroger.

On propose désormais des options (comme le latin) hors contrat, moyennant une contribution supplémentaire, parce que les nouveaux programmes comme les dotations horaires empêchent de faire autrement. La réforme actuelle, que le secrétariat général et l’Apel ont approuvée au nom d’une autonomie qui n’existe que dans leur imagination, n’est que l’aboutissement de la funeste réforme Haby qu’ils avaient déjà adoptée sans ciller. M. Balmand le sait, mais il prétend le contraire.

Deuxième question : les contrats préservent-ils la liberté religieuse des écoles qui  les signent ? Si oui, pourquoi des parents prennent-ils la peine d’inscrire leurs enfants dans des écoles qui coûtent plus cher, souvent éloignées de chez eux, ou alors même qu’il existe une école sous contrat dans la même rue ? Sont-ils devenus fous ?

Si les forces vives de l’enseignement catholique fuient vers les écoles hors contrat, c’est qu’elles ont constaté que le caractère religieux d’une école ne subsiste que difficilement, compte tenu du contenu tendancieux des programmes et de la vacuité des « projets pédagogiques » inspirés des élucubrations du secrétariat général. M. Balmand le sait, mais il prétend le contraire.

Si la liberté pédagogique et le caractère catholique étaient compatibles avec les contrats, la parade la plus simple serait d’inviter les écoles qui n’ont pas de contrat à en signer un ! Les frais de scolarité diminueraient et tout le monde serait content. Surtout M. Balmand, qui verrait son « réseau » s’étendre et les tentacules de son administration s’allonger.

La triste réalité est que ni l’autonomie pédagogique, ni le caractère catholique des écoles n’auront survécu à cinquante ans d’enseignement sous contrat. M. Balmand fait mine de croire qu’enseigner sous contrat ou hors contrat sont deux modes d’exercice d’une seule et même liberté. Mais il se pose ainsi en défenseur d’une liberté qui n’existe plus guère qu’en dehors de son « réseau ». C’est ce qu’il cherche à dissimuler.

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