M. Bauquis, arracheur de dents (07/09/2016)

A Sévérac-le-Château, la rentrée s’est passée normalement au collège du Sacré-Cœur. Et ça, ce n’est pas normal. Du moins aux yeux du directeur dit diocésain, M. Bauquis, qui avait affirmé que le collège rouvrirait bien, mais à Laissac. Malheureusement pour lui, il s’est heurté à la résistance des responsables du collège. Et c’est lui qui s’y est cassé les dents.

Dixième épisode

M. Bauquis fait penser aux arracheurs de dents d’autrefois, qui battaient les estrades pour attirer le chaland, faisaient tonner la grosse caisse pour couvrir les cris du patient et, surtout, se signalaient par leurs mensonges, devenus proverbiaux.

Résumons l’affaire. M. Bauquis, directeur diocésain (ou plutôt interdiocésain) de Rodez et Cahors, avait décidé que le collège du Sacré-Cœur devait quitter Sévérac-le-Château, où il existe depuis cent cinquante ans mais fait concurrence au collège public existant, pour s’établir à Laissac, à plus de trente kilomètres, où il n’existe aucun collège.

Las ! les responsables de l’O.G.E.C. refusèrent. « On n’a jamais vu ça ! » s’écria M. Bauquis, qui prétendait que l’O.G.E.C. lui devait obéissance.

Mais il n’y a aucun lien juridique entre les O.G.E.C. et le directeur dit diocésain, pas plus qu’entre les professeurs et ce même directeur. Par conséquent, les prétentions de la direction diocésaine à trier les professeurs au moyen du « préaccord », ou de nommer les directeurs par une interprétation fallacieuse du « statut » autoproclamé de l’enseignement catholique, sont illégitimes. La justice vient, quant à elle, de les déclarer illégales.

M. Bauquis a menti en prétendant que l’O.G.E.C. du Sacré-Cœur lui devait obéissance, son avocat employant même l’étrange expression « une certaine obéissance religieuse ». Il a menti en annonçant que le Sacré-Cœur ouvrirait à Laissac « quoi qu’il arrive ».

Il faut noter que c’est M. Bauquis qui a porté l’affaire devant la justice. Dans un premier temps, le tribunal de grande instance de Rodez avait nommé à l’O.G.E.C. un administrateur provisoire. Puis la cour d’appel a rendu un jugement sur le fond.

Voici ce qu’on lisait dans le Journal de Millau du 25 août dernier : « Par arrêt en date du 11 août, la cour d’appel de Montpellier, en “rejetant et déboutant l’Union Saint-François de Sales, l’Udogec et M. Bauquis de toutes leurs demandes”, a très clairement confirmé l’O.G.E.C. (et son président) dans son rôle, le déclarant souverain des décisions à prendre, puis admis que l’administrateur judiciaire n’avait plus à intervenir dans son fonctionnement. »

Voilà, voilà… M. Bauquis, parachuté dans l’Aveyron par cet organisme de gestion de carrières qu’est le secrétariat général de l’enseignement catholique, entendait se comporter non seulement en comptable, mais en propriétaire. Or il ne l’est pas. Un directeur dit diocésain n’a pas le droit de prendre des décisions en lieu et place d’un O.G.E.C. L’Udogec, fédération départementale des O.G.E.C., n’a pas non plus autorité. Même la tutelle congréganiste ne l’a pas. C’est bel et bien l’O.G.E.C. qui détient la personnalité morale et juridique d’une école. C’est à lui qu’il revient de nommer le directeur, définir le projet pédagogique, etc.

Le Journal de Millau écrit : « Dès lors, il est désormais évident que le collège Sacré-Cœur restera définitivement à Sévérac et que cette affaire fera jurisprudence, en ayant eu le mérite de pointer du doigt quelques dysfonctionnements. »

Reste à féliciter M. Majorel, président de l’O.G.E.C. du Sacré-Cœur. Dans le maquis administratif que sont devenus, au fil du temps, le secrétariat général de l’enseignement catholique et ses monstrueuses excroissances, remplir avec exactitude les devoirs de sa charge, plutôt que de courber l’échine, est devenu un acte d’héroïsme.

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