M. Canteneur chante faux (25/10/2016)

Voici la pièce suivante à verser au dossier de la « fusion » de Saint-Louis et Saint-Charles. Après la lettre des parents de Saint-Charles au directeur diocésain, il s’agit de la réponse de M. Canteneur, on ne peut plus dilatoire, et on pourrait résumer les paroles de la chanson qu’il entonne de deux manières : « Ça va s’arranger », ou bien : « Trop tard… Maintenant, démerdez-vous ! »

Huitième épisode

Le 14 septembre 2016, M. Canteneur répondit aux parents de Saint-Charles en ces termes : « Je vous remercie pour (…) tous les points que vous soulevez. J’en distinguerai un certain nombre qui sont effectivement symboliquement importants – et peuvent relever d’une mauvaise évaluation ou d’une maladresse – mais qui ne sont pas fondamentaux pour l’avenir de l’école… »

Quels points ne sont pas « fondamentaux » ? Ce n’est pas dit, mais on peut déduire que les trois suivants le sont : la question juridique de la fusion ; le projet pédagogique ; la question de l’Apel. Ça tombe bien, tous les griefs des parents de Saint-Charles ont un rapport avec ces trois points. Ces griefs sont donc tous fondamentaux.

A propos de la disparition de Saint-Charles et de la survie de Saint-Louis sous un nouveau nom, M. Canteneur écrit : « L’impact psychologique est toujours fort et inévitable. Maintenir le support juridique de l’ancien Saint-Louis était la seule solution envisageable. Mais cela n’a pas de lien avec le projet et, comme dans les autres fusions, cela n’empêchera pas l’émergence d’une nouvelle culture commune. »

C’était peut-être la seule solution, mais, dans ce cas, il ne faut plus parler de « fusion ». Et le maintien du « support juridique » de Saint-Louis n’a pas que des conséquences « psychologiques ». Il implique notamment que le contrat de sa directrice n’a pas pris fin. Il ne peut le faire que par un commun accord entre celle-ci et l’O.G.E.C. Elle n’a pas donné sa démission. Elle est donc toujours en place.

« Le plus important, continue M. Canteneur, est le projet pédagogique de cette école. Ses grands contours sont clairs et inchangés mais leur inscription dans les faits prendra du temps. (…) Je comprends les déconvenues de certains parents devant des changements découverts brusquement. Il faudra certainement étudier au cas par cas les réponses possibles à chaque nouvelle question soulevée. »

Le projet pédagogique de Saint-Christophe est simple : en attendant qu’il soit réécrit, c’est celui de Saint-Louis qui reste en vigueur. Il ne contient aucun « changement découvert brusquement ». Ce qui a été découvert brusquement, c’est que rien n’avait changé ! Ce projet incombe à la directrice, à qui celui de Saint-Louis convenait, de toute évidence. Pourquoi le modifierait-elle à présent, provoquant la fronde des parents de Saint-Louis ? Certes, elle se heurte déjà au mécontentement des parents de feu Saint-Charles. Mais… ils sont beaucoup moins nombreux !

Du projet pédagogique découle le règlement. Là encore, celui de Saint-Louis reste en vigueur. La pédagogie de chacune des écoles était cohérente, et leurs règlements l’étaient. Il n’y a pas de moyen terme entre les deux. La blouse est obligatoire ou bien elle ne l’est pas. Se lever pendant la classe est permis ou bien défendu. A moins de rendre la blouse obligatoire un jour sur deux, ou de permettre les déplacements en classe le matin, mais pas l’après-midi ? Autant chercher un compromis entre le programme de l’école des Chartes et celui de l’école du Cirque, en vue de former des archivistes comiques et des latinistes acrobates !

Pour terminer, M. Canteneur écrit : « Reste la question de l’Apel. Vous comprendrez qu’il me soit difficile, comme directeur diocésain, de m’insérer dans son organisation. Je regrette que la fusion des deux associations n’ait pas eu lieu avant l’été comme je l’avais fortement préconisé. (…) Je ne peux que vous conseiller de vous en rapprocher pour que les anciens conseillers de l’Apel Saint-Charles puissent s’y investir si tel est leur vœu. Je suis prêt à appuyer dans ce sens si je et je pense (sic) être entendu. »

C’est le passage comique. M. Canteneur ne s’immisce pas, mais il « préconise fortement ». Il ne s’immisce pas, mais il « conseille ». Il ne s’immisce pas, mais il « pense être entendu ». Une anecdote sans rapport direct avec le sujet montre à quel point l’Apel et la direction diocésaine sont indépendantes. Le bureau de l’Apel Saint-Louis ayant dit à la directrice qu’il envisageait de rompre avec l’Apel nationale, celle-ci les pressa de prendre rendez-vous au plus vite… avec M. Canteneur ! Lequel, sans s’immiscer ni s’insérer, accepta ce rendez-vous sans difficulté, et conjura l’Apel Saint-Louis de ne pas reprendre son indépendance.

Dans le cas qui nous occupe, M. Canteneur sait bien que le maintien de Saint-Louis et la disparition de Saint-Charles impliquaient la disparition d’une Apel et la survie de l’autre. Les parents de l’ancien Saint-Charles n’ont pas d’autre solution que d’adhérer à cette association, et d’y être minoritaires : c’est ce qui avoue à demi-mots.

Pour permettre « l’émergence d’une culture commune », que pourtant tous les faits ici exposés rendent impossible, M. Canteneur semble compter sur le temps qui passe. Mais combien de temps ? Dans cinq ans au plus, tous les anciens élèves de Saint-Charles auront quitté l’école. On devine que les nouveaux inscrits ne nourrissent pas l’espoir chimérique que Saint-Christophe ne se transmue en un nouveau Saint-Charles. La question ne se posera donc plus.

D’un bout à l’autre, M. Canteneur n’a commis ni la « mauvaise évaluation » ni la « maladresse » qu’il impute à autrui. Il a réussi récupéré autant d’élèves de Saint-Charles que possible (en endiguant la fuite de certaines familles de Saint-Louis vers les deux écoles hors contrat de l’arrondissement), et les travaux ont été faits grâce au produit de la vente de Saint-Charles. Saint-Christophe continuera de préparer ses élèves à poursuivre leurs études dans les collèges réputés les plus proches : l’Ecole normale catholique, Stanislas, Notre-Dame de Sion, La Rochefoucauld, ce qui était le vœu (d’ailleurs tout à fait légitime) des parents de Saint-Louis.

S’il avait voulu que les choses se passent autrement, M. Canteneur aurait exigé la modification préalable du projet pédagogique – chose « la plus importante », selon lui. Il aurait fait de ce changement la condition sine qua non du versement du produit de la vente des locaux de Saint-Charles. Or ces subsides ont été accordés sans condition autre, justement, que psychologique : le changement de nom.

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