M. Bauquis est éternel (28/11/2016)
Dans la réalité, comme dans la fiction, il y a des personnages secondaires et des héros. En tant que héros, ce blogue en distingue déjà deux, quoique dans des styles différents. D’abord le doux M. Canteneur, directeur diocésain de Paris, dans le genre tortueux, hypocrite et insinuant. Mais aussi le truculent M. Bauquis, directeur inter-diocésain de l’Aveyron et du Lot, dans le genre vulgaire, grossier et brutal. Mais tout aussi menteur. C’est ce dernier qui fait aujourd’hui son grand retour.
Epilogue… et prologue
Comme M. Bauquis sévit dans deux départements, il n’y a pas de raison qu’il fasse moins de dégâts dans l’un que dans l’autre. Il est à la fois l’agent 0012 et l’agent 0046, avec, dans les deux cas, « permis de tuer » !
M. Bauquis a entrepris à Lalbenque, contre le nouveau collège Sainte-Thérèse, une opération différente par la forme de celle de Sévérac-le-Château, mais semblable par la manière et par les buts. Dans les deux cas, même méthode : abus de droit, mensonge et copinage. Ces agissements trahissent l’esprit qui règne au sein du tentaculaire secrétariat général de l’enseignement catholique, dont il est un apparatchik : la transformation de l’enseignement catholique en administration carriériste et en entreprise commerciale. Avec pour moyen principal la sujétion servile aux directives du ministère ; et pour moyen subsidiaire la perversion de l’enseignement de l’Eglise en matière d’éducation et d’enseignement.
A Sévérac-le-Château, l’opération consiste à « déplacer » le collège du Sacré-Cœur, qui fait une fâcheuse concurrence au collège public local, pour l’installer à Laissac, où le rectorat estime trop coûteux de fonder un collège public.
Rappelons que le 11 août, la cour d’appel, déboutant la direction diocésaine « de toutes ses demandes », a jugé que seul le président de l’O.G.E.C. était représentant de la personnalité morale de l’établissement, et qu’il n’était nullement tenu d’obéir aux ordre du directeur diocésain. Mais M. Bauquis a affirmé dans un communiqué, en juin que le projet était « plus que jamais » à l’ordre du jour. Traduction: plus les parents et les professeurs sont contre, plus il faut le faire. Pour mettre au pas ces rebelles qui donnent le mauvais exemple ! Mais comment faire ? Puisque l’O.G.E.C. n’est pas à sa botte, la solution est simple : il suffit d’en changer la composition. C’est une méthode que nous avons déjà vu employer dans l’affaire de Sainte-Marie-Jeanne-d’Arc de Langon.
Dernièrement, il a fallu (paraît-il) remplacer six membres de l’O.G.E.C. qui, après (pour certains) plus de quinze ans de bons et loyaux services, avaient opportunément disparu. Ces nominations furent donc soumises au vote des trois membres de droit (tutelle, U.D.O.G.E.C. et Apel). J’ai longuement expliqué le fonctionnement totalitaire de l’U.D.O.G.E.C., et quiconque le connaît sait que, par la magie des fantastiques « statuts » de l’enseignement catholique, la tutelle et l’U.D.O.G.E.C. ne sont que des pseudopodes du tout-puissant directeur diocésain.
Neuf candidats étaient proposés par la tutelle et l’U.D.O.G.E.C., neuf autres par la présidente de l’Apel de Sévérac. Il fallait en effet élire neuf candidats pour constituer un nouveau conseil d’administration de de douze personnes. A la suite du vote, huit membres furent choisis par les frères siamois que sont la tutelle et l’U.D.O.G.E.C., et un membre dans la liste de l’Apel. Parmi ces huit membres, aucun Sévéragais et uniquement des partisans du transfert du collège. Huit membres dont aucun (sauf peut-être un parent d’élève) n’a jamais mis les pieds ni à l’école Bon-Pasteur, ni au collège Sacré-Cœur !
Le 22 novembre, les nouveaux « élus » furent convoqués pour l’élection du bureau de l’O.G.E.C. Là, le seul membre venant de Sévérac fut sommé de quitter la salle, car il n’avait pas fourni de lettre confirmant son engagement ! Aucun autre ne se vit réclamer un tel document. Notons que compliquer les formalités administratives fait partie de la méthode des directions diocésaines : en cas de besoin, on espère que les bénévoles, qui ne sont pas juristes et qui, malgré leur dévouement, doivent aussi consacrer du temps à leurs propres occupations professionnelles, pourront être facilement écartés de leurs fonctions grâce à des points de procédure. Donc, plus cette procédure est compliquée, mieux c’est !
Résultat : l’école et le collège de Sévérac se retrouvent administrés par des personnes ayant pour seul intérêt le transfert du collège. Le sort de l’école Bon-Pasteur, qui est lié à celui du collège, n’a pas l’air d’intéresser ces administrateurs.
Ces administrateurs... supposés. Pour la clarté de l’exposé, nous avons en effet admis un instant que l’élection de nouveaux membres de l’O.G.E.C. était légitime. Il n’en est rien. Les membres de l’O.G.E.C. véritable n’ont nullement été démis de leurs responsabilités par quiconque. Les instances diocésaines agissent donc maintenant hors la loi. Hors la loi civile, mais aussi contre les principes même de la doctrine catholique en matière d’éducation et d’enseignement, sans parler de la simple charité. M. Bauquis a beau se dire « diocésain » et se targuer d’avoir été nommé par l’évêque, il n’en usurpe pas moins des prérogatives que le catéchisme et le droit canon reconnaît aux seuls parents. En outre, il bafoue le principe de subsidiarité qui est au cœur de la doctrine sociale de l’Eglise.
Tous les parents d’élèves de l’enseignement catholique devraient porter attention à cette affaire. Le Sacré-Cœur de Sévérac n’est pas le seul collège menacé par ce genre de coup de force. La légitime résistance de ce collège peut et doit servir d’exemple à tous. D’autant plus qu’elle a toujours été menée avec une modération, une pondération et une ouverture qui n’ont pas été payées de retour, c’est le moins qu’on puisse dire !
Cet épilogue (provisoire) de l’aventure de Sévérac-le-Château sert en même temps de prologue à celle de Sainte-Thérèse de Lalbenque, dont nous allons parler un jour prochain, et qui a le même irremplaçable héros : M. Bauquis.
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