La bande à Bauquis a encore frappé ! (23/03/2017)
Voici le premier épisode d’un nouveau feuilleton des aventures palpitantes de M. Bauquis, ce bandit de grand chemin qui écume le Rouergue. Bientôt, il éclipsera dans les mémoires la bête du Gévaudan ! Cette fois, c’est du côté de Rignac et Montbazens qu’il commet ses forfaits. Sa victime ? Le directeur du nouveau groupe scolaire né de la fusion de plusieurs établissements. L’émotion soulevée par son renvoi brutal et inexpliqué est parvenue jusqu’à moi. Dommage pour M. Bauquis.
Premier épisode
Rignac et Montbazens sont deux petites villes du Rouergue, entre Villefranche et Rodez. A Rignac se trouvent un lycée agricole, ainsi que l’école Saint-Joseph et le collège Jeanne d’Arc. A Montbazens, l’école et collège Saint-Géraud. Depuis quelques années, la direction diocésaine a entrepris entre tous ces établissements une opération de fusion sur laquelle je n’ai pas à donner mon opinion. Mais je le fais quand même : le seul vrai bénéficiaire de ce genre d’opérations n’est-il pas la direction diocésaine, qui exerce plus facilement son influence sur les gros établissements que sur les petits ?
Toujours est-il que les parents de ce groupe scolaire ont reçu, pendant les vacances de février dernier, une lettre leur annonçant le départ du directeur, M. Casoli, et son remplacement par une nouvelle directrice. Les lecteurs habituels de ce blogue ne seront pas étonnés d’apprendre qu’aucune explication n’ait été fournie aux parents, tenus, comme toujours, pour quantité négligeable.
Un directeur, me direz-vous, en vaut bien un autre. Sauf que celui-ci s’était attiré l’estime et l’affection des élèves, pour lesquels il montrait un grand dévouement. Il était prêt à rester jusque tard le soir pour les écouter, les rassurer. Bref, un homme digne de sa mission dans ce qu’elle a de plus noble. Et les élèves lui ont écrit des lettres de soutien. Tous les directeurs d’école ne pourraient pas en dire autant !
Naturellement, ce départ a aussi soulevé une certaine émotion parmi les parents, qui ont cherché à savoir ce qu’on ne leur disait pas. En quoi M. Casoli, récemment venu du Nord pour prendre la direction de ce groupe scolaire, a-t-il démérité au point d’être évincé de manière aussi brutale ? Quels sont les faits qu’on lui reproche ? Sont-ils si graves, alors qu’ils sont passés inaperçus des parents comme des élèves ?
Autant de questions dont on serait incapable de deviner la réponse, si l’on ignorait qui est M. Bauquis. Si l’on ignorait comment il a fait disparaître comme par magie M. et Mme Jacquet, fondateurs du collège Sainte-Thérèse de Lalbenque, au profit d’une créature à sa main, Mme Mortillo. Et à Rignac et Montbazens, qui donc a remplacé M. Casoli ? Mme Prunet, directrice du lycée agricole de Rignac. Qui est, comme par hasard, une proche de M. Bauquis et désirait fort, depuis le début, prendre la direction du nouveau groupe scolaire.
Quoi qu’il en soit, M. Casoli a été licencié pour « faute grave ». A-t-il roué de coups les élèves ? Craché au visage des parents ? Mis le feu au gymnase ? Lancé des avions en papier ? Rien de tout cela. Il a commis une erreur de date dans un document administratif.
Est-ce grave ? En tout cas, M. Casoli le conteste. Une réunion de conciliation doit avoir lieu ce vendredi 24 mars avec M. Roumégous, représentant de la tutelle diocésaine. Connaissant l’esprit de conciliation de M. Bauquis, on peut douter qu’une solution d’apaisement n’en sorte.
Quant aux causes réelles de ce licenciement, je ne peux que les deviner. Ainsi, je relève une déclaration de M. Casoli, faite à la Dépêche du Midi lors de sa prise de fonction en tant que directeur du collège Jeanne d’Arc, en septembre 2015 : « J’ai accepté ce poste à condition de ne pas être le directeur qui a fermé le collège de Montbazens. Donc, (…) je me battrai pour le maintien de l’établissement (…) car je suis pour une école de proximité. » Tiens, tiens ! Certains craignaient donc que cette triple fusion n’aboutît à la fermeture du collège Saint-Géraud ?
Certes, en l’annonçant, à l’automne dernier, M. Bauquis déclarait : « Il ne s’agit surtout pas de centralisation, bien au contraire. » Etrange déclaration. Pourquoi – et comment – opérer une fusion entre plusieurs établissements sans aboutir à une centralisation ? Ou – encore plus fort – au contraire d’une centralisation ?
M. Bauquis ajoutait sans rire : « Il s’agit de garder les identités, de valoriser les diversités, d’ajuster les offres aux besoins du territoire grâce à un portage commun. » Là encore, il est absurde – ou mensonger – de présenter une fusion comme un moyen de préserver la diversité. La diversité peut être préservée malgré la fusion, mais pas grâce à elle ! Quant à « ajuster les offres aux besoins du territoire », qui peut croire qu’une telle intention ne puisse aboutir, un jour ou l’autre, à la disparition d’un établissement mal « ajusté », au profit d’un autre ? Ce n’est pas fatal, mais c’est possible : l’affaire de Sévérac et Laissac en est un bel exemple. Si M. Bauquis disait vrai en prônant l’identité et la diversité, quel meilleur allié aurait-il pu trouver que M. Casoli, qui plaide pour la proximité ? Mais dans ce cas, pourquoi s’en débarrasser avec tant de hâte et de brutalité ?
La suite nous éclairera, sans doute. Mais tout cela illustre, une fois de plus, l’art de M. Bauquis de dire une chose et son contraire dans une même phrase. Pour lui, le langage n’est pas un moyen de dire la vérité. C’est un moyen de tromper son monde.
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