Le comment du pourquoi (21/04/2020)

Le directeur de Saint-Jean de Passy et le préfet des classes terminales de cet établissement ont été mis à pied. Je rapporte ici les faits tels qu’ils ont été rapportés dans divers organes de presse et documents publics. Cet article n’apprendra rien à ceux qui connaissent l’affaire, mais regroupe les faits essentiels qu’il s’agit d’analyser.

Premier épisode

Le 24 janvier, le conseil d’administration de la société anonyme de gestion de Saint-Jean de Passy, présidé par M. Moreau (également directeur général) et composé de quinze membres dont deux représentants de la direction diocésaine, demande au cabinet de ressources humaines Halter Ego un audit « à la suite d’alertes faisant état de souffrance au travail », selon M. Moreau. Le Figaro avance que cette demande émanait de M. Canteneur, directeur diocésain et membre du conseil d’administration.

D’après le Figaro, ni le C.S.E. (comité social économique), ni la médecine du travail, ni aucune instance, « pas même le conseil des préfets », selon M. Le Saint, n’ont été saisis ; ni le conseil d’administration, ni MM. Clément et Ducret n’ont eu accès aux conclusions de cet audit.

Le mardi 14 avril, à 9 h 30, les huissiers sonnent à la porte de M. Clément, directeur depuis 2015, pour lui signifier sa mise à pied conservatoire et saisir tous les objets en rapport avec sa fonction (ordinateur, carte d’accès, clefs). M. Ducret, préfet des terminales, provisoirement installé dans l’établissement, reçoit le même traitement.

A 14 h 30, le conseil de direction est prévenu. Il se compose des quatre directeurs des études (MM. Assailly, Le Saint, Estellon et d’Alançon), du directeur administratif et financier, M. Perardel, et du chef d’établissement de l’école primaire, Mme Doucet-Ferrand. M. Le Saint déclare au Figaro : « Je suis tombé des nues. Le conseil d’administration nous a fait part du courrier qui allait être adressé aux professeurs et aux parents d’élèves ; je m’y suis opposé, tout comme M. Perardel et Mme Doucet-Ferrand, chacun avec des arguments différents, mais à la fois sur le fond et sur la forme. »

A 16 h, M. Moreau écrit aux professeurs, puis aux parents d’élèves, pour leur faire part « d’information délicates sur les relations de travail au sein de l’établissement » et les informer que l’audit avait révélé des « pratiques portant atteintes à la santé et à sécurité physique et psychique des collaborateurs ».

Le 15 avril, M. Clément indique dans un communiqué qu’il ne s’agit pas « de soupçons d’agressions sexuelles ni envers les enseignants ni envers les élèves ». L’Apel de l’établissement, dont la présidente est Mme de La Guillonnière (membre du conseil d’administration, tout comme le vice-président M. Boidevezi) envoie aux parents une lettre qui ne dit rien.

Une pétition mise en ligne par le « collectif Saint-Jean de Passy » réclame la réintégration des deux hommes à leurs postes (elle avait recueilli 4 200 signatures le 20 avril).

Le 17 avril, un collectif de parents d’élèves « Tous unis autour du directeur » publie un communiqué de soutien à la direction évincée tandis qu’un collectif de professeurs et personnels « pour la sauvegarde de Saint-Jean de Passy » annonce une « grève confinée » le 21 avril.

Le 19 avril, l’association des anciens élèves publie un communiqué : « En accord unanime avec les membres de son comité, le président de S.J.P. Alumni [M. d’André, membre du conseil d’administration] a demandé au président du conseil d’administration de Saint-Jean de Passy de pouvoir disposer du rapport d’audit complet mené au premier semestre 2020 dans l’établissement et de convoquer dans les meilleurs délais un conseil d’administration pour comprendre et partager les faits qui ont déterminé la décision de son bureau. » Le même jour, M. de Fournas, membre du bureau de l’Apel, écrit à la présidente de cette association une lettre ouverte d’où il ressort qu’elle n’a pas informé ledit bureau de l’affaire en cours.

L’entretien préalable au licenciement doit avoir lieu ce mardi 21 avril.

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