Triple faute (11/05/2020)
Dans l’affaire qui agite Saint-Jean de Passy, je ne sais rien d’autre de MM. Clément et Ducret que ce que des gens dignes de confiance me disent, et dont l’abondance des soutiens qu’ils reçoivent témoigne. Mais mon rôle n’est pas de les défendre, ce que d’autres font mieux que moi. Je ne plaide pas l’acquittement, mais le non-lieu. Il y a toutefois bien un coupable. Mais je n’ai pas encore dit de quoi il était coupable : d’avoir monté de toutes pièce une affaire ; de s’en être mêlé sans en avoir le droit ; et tout cela à des fins personnelles.
Quatrième épisode
Première faute. M. Canteneur a orchestré la mise à pied de MM. Clément et Ducret sans raison crédible. Simple incompétence, si c’était une erreur. Mais c’est une faute, et intentionnelle. Dans un collège de trois mille élèves, les conflits sont inévitables. M. Canteneur, loin de chercher à s’entremettre pour les apaiser, a recueilli et amalgamé les récriminations dans le but de nuire.
Comme l’écrit l’ancien directeur des ressources humaines dans sa lettre à l’archevêque de Paris, « la plupart des souffrances citées dans l’enquête ont été assimilées à une même cause de façon erronée par ignorance ou dans le but de lui nuire ».
M. Canteneur a même le témoignage de Mme Rivière, elle-même licenciée… pour harcèlement moral ! Il semble même qu’il ait sollicité d’anciens salariés et professeurs, pourvu que leur témoignage fût à charge. Chercher des témoins après la sanction, voilà qui en dit long. Il faut dire que près d’un tiers se sont désistés en voyant quel usage était fait de critiques avancées dans un esprit de correction qui est normalement celui d’un audit.
M. Canteneur définit les faits comme « un ensemble de situations réellement problématiques pouvant être qualifiées de fautes ». Or, il y a loin d’une situation réellement problématique à une cause réelle et sérieuse, et d’une faute à un ensemble de situations pouvant être qualifiés de fautes. M. Tercinier aurait pu le lui apprendre. Mais je note au passage que ce directeur des ressources humaines est étrangement muet (mais à mes yeux cela n’a rien d’étrange).
Seconde faute. Mais y aurait-il eu faute que M. Canteneur n’avait mandat ni légal, ni moral pour agir. Il est incompétent, dans le second sens du terme.
Si M. Canteneur avait estimé de son devoir de s’entremettre (au nom de l’archevêque par exemple, puisqu’il s’intitule « diocésain »… mais l’archevêque n’était pas au courant), encore aurait-il fallu qu’il serve de truchement entre toutes les autorités légales et légitimes, qui ne manquent pas : directeur du personnel, conseil social et économique, parents d’élèves, syndicats, conseil d’administration… et d’autres encore, comme le « conseil des préfets » propre à l’établissement. Sans oublier qu’en cas de faute de la part de M. Clément, il existe un rectorat (ce même rectorat qui a fait échec à l’opération hostile au directeur de Gerson).
M. Canteneur s’est servi des rouages complexes de l’organisation au sein de laquelle il niche pour camoufler ses manigances et diluer sa responsabilité. Aidé en cela par Mme de La Guillonnière, qui s’est vanté en privé d’avoir « eu la peau » de M. Clément, et s’est prêtée à la manœuvre sans en avertir le bureau de l’Apel.
M. Canteneur déclare que les « situations pouvant être qualifiées de fautes » ont « pu échapper à un certain nombre de parents d’élèves, voire de professeurs, qui ne sont pas au fait de toutes les relations de travail au sein de l’institution». Doit-on comprendre que M. Canteneur, du fond son bureau, apprend des choses qui sont invisibles à ceux qui sont sur place, et qu’il les garde pour lui ? Dans quel but ? Et qui l’informe avant d’alerter le directeur lui-même, ou la direction des ressources humaines de l’établissement, ou le conseil social et économique, ou le conseil d’administration ?
Troisième faute. De tout cela, il faut conclure que M. Canteneur poursuit, sous couvert de ses fonctions, des buts qui lui sont propres. On pourrait penser qu’il a pris des libertés avec le droit en vue d’un bien supérieur. Mais cet ancien homme lige de M. Gautier, avec qui il est désormais brouillé, n’a agi qu’au service de son propre pouvoir et peut-être même de rancœurs personnelles, puisqu’il paraît qu’il a lui-même été candidat au poste de directeur de… Saint-Jean de Passy.
18:01 | Lien permanent | Commentaires (5)
Commentaires
Spectaculaire article d'une personne qui ne connait rien du fond de cet affaire, digne des plus grands complotistes !
Bravo pour votre belle modernité, accuser sans preuve ni aucun fondement est très à la mode depuis bien longtemps.
Une question me taraude cependant, dans l'hypothèse où les faits ayant motivé les mises à pied seraient bien réels et graves, et donc ces mesures justifiées, combien des membres du collectif (peut être ceux qui auront le courage de délaisser leurs oeillères) viendront faire leur mea culpa ?
Bien à vous,
Bien à vous
Écrit par : TRenaud | 11/05/2020
Si ces causes existent, dites-les, ce que M. Canteneur semble peu enclin à faire.
Écrit par : Pierre de Laubier | 12/05/2020
Ne vous hâtez pas de me qualifier de mal informé, c'est une erreur que la direction diocésaine elle-même n'a jamais faite.
Écrit par : Pierre de Laubier | 12/05/2020
Bonjour,
Vous sembler nourrir une inimitié particulièrement vive envers M. Canteneur, vous avez sans doute vos raisons et je n'en juge pas, mais je constate que vous semblez faire peu de cas des souffrance exprimées par certains salariés.
Je ne suis pas plus informé, et comme beaucoup, je ne sais pas de quoi il ressort dans le fond de cette affaire, cependant je fais preuve de prudence et je considère que si un conseil d'administration a décidé des mises à pied après un audit réalisé par un cabinet indépendant, il a peut être ses raisons.
A partir de là, certains attendent de savoir quel est le fond, et d'autres inventent ! On retiendra de cette affaire tout ce que peut faire le poids du nombre de quelques militants (effectivement nombreux).
S'il y a des soupçons de faits graves, il est tout à fait normal que le conseil d'administration et la direction diocésaine ne les communiquent pas en substance, c'est consubstantiel à ce type de procédure.
Je constate que vous faites peu de cas de ma question sur le mea culpa ! Ferez-vous le votre si toute la procédure était fondée sur de réels soupçons d'agissement graves des deux mis à pied ?
Bien à vous
Écrit par : TRenaud | 12/05/2020
Mon propos n'est pas de défendre M. Clément en tant que tel, comme vous pouvez le voir dans mon nouvel article. Cette affaire qui concerne les parents d'élèves et professeurs de Saint-Jean, dont je ne fais pas partie. Par contre, j'observe une organisation "diocésaine" abusive et malintentionnée, et cela me concerne. Les souffrances dont vous parlez, je les aies observées et vécues dans un établissement où tout les professeurs bons catholiques rêvaient d'aller à Stanislas... ou à Saint-Jean. C'était il y a dix ans. Cet établissement, "à problèmes" selon le directeur des ressources humaines lui-même, n'a fait l'objet d'aucun audit. Sa directrice est toujours en place. Pourquoi ? Je ne nie pas la réalité des problèmes, je dis qu'ils ont servi de prétexte à l'éviction de M. Clément et non d'une tentative d'apaisement, car l'éviction de M. Clément était un but en soi. Par ailleurs, si vous cliquez sur l'index à droite de cette page, vous retrouverez les preuves que j'ai données du fait que M. Canteneur pratique le mensonge pur et simple.
Écrit par : Pierre de Laubier | 13/05/2020