Téléphone qui croyait prendre (17/05/2020)
Je n’ai pas été le seul, je crois, à m’étonner de la rapidité foudroyante avec laquelle le licenciement de M. Clément a été « autorisé » par l’archevêque de Paris, après une entremise de Mgr de Romanet qualifiée à l’origine d’audit, mais qui s’avère avoir été une simple enquête verbale, téléphonique selon toute présomption. Bien des choses demeurent d’ailleurs verbales, dans cette affaire. Les paroles s’envolent, et les écrits restent… invisibles.
Sixième épisode
L’audit qui a conduit à la mise à pied de M. Clément a été mené pendant plusieurs semaines par un cabinet spécialisé, choisi par M. Canteneur, jusqu’à preuve du contraire, ou par le mystérieux M. Moreau. M. Clément, qui fait pourtant partie des salariés de l’établissement, n’a pas été entendu. Si bien que l’ensemble ressemble plus à une enquête de police qu’à un audit.
Cet audit a abouti à la constitution d’un dossier auquel personne n’a accès, mais qu’une foule de personnes semble connaître.
Avec une discrétion qui les honore, ces fins connaisseurs se refusent d’en révéler le contenu. Mais pour marteler que les faits sont graves, très graves, ils se font moins discrets. Un certain nombre de parents d’élèves ont ainsi eu l’heureuse surprise de recevoir un coup de fil d’une lointaine amie d’amie qui, du fond de son lieu de confinement au bord du bassin d’Arcachon, s’est soudain préoccupée de leur santé, mais s’est aussi trouvée, à propos et comme par hasard, en mesure de confirmer que les faits étaient graves, très graves. Même si, par une discrétion affirmée avec d’autant plus de force qu’elle contrastait avec le fait même d’avoir pris son téléphone pour en parler, il était malséant d’en dire plus.
Avant même d’avoir écrit une ligne sur cette affaire, des correspondants se sont hâtés de m’envoyer des messages de mise en garde, laissant entendre que je ne savais rien du fond mais qu’eux savaient, de source sûre, que les faits étaient graves, très graves. Quels étaient ces faits graves, très graves dont ils avaient connaissance, et qui, en emportant ma conviction en quelques instants, m’auraient épargné bien de la peine ? C’est ce qu’on n’a pas voulu me dire. Il ne serait pas étonnant que, ayant écrit sur le sujet, aient été l’objet de démarches s’apparentant à l’intimidation.
Mais comment tant de gens ont-ils eu connaissance du contenu d’un dossier auquel, ce vendredi, M. Clément n’as toujours pas eu accès ?
Quand il s’agit des proches de Mme de La Guillonnière, il est facile de connaître la source de la fuite. Mais cette parfaite connaissance du dossier, réelle ou supposée, s’étend bien au-delà de son cercle de famille. Divulgation qui suscite bien des interrogations.
A moins que ceux qui qualifient les faits de graves, très graves (sans en dire plus, par discrétion toujours) n’aient pas vu le dossier. Dans ce cas, qui les a convaincus de la gravité des faits ? Et quel démon les pousse à en parler à des gens qu’ils ne croisent pas dans la rue, mais qu’ils appellent exprès ?
Cette campagne de démarchage n’obéit pas à la logique du ragot. Elle a nécessité la diffusion de numéros de téléphone, par exemple à partir de listes telles que celles dont dispose l’Apel.
Mais ceux qui qualifient les faits de graves, très graves, et le font savoir même à qui ne veut pas l’entendre, on certainement vérifié, par des moyens qui restent à déterminer, que ces faits, accompagnés de preuves figuraient bel et bien au dossier. Mais dans ce cas, pourquoi se tant de peine pour ajouter au dossier chargé de faits graves, très graves, une litanie de faits à demi révélés mais tout aussi graves, bien qu’ils n’y figurent pas ? Il suffirait de laisser les défenseurs de M. Clément se démener et s’enferrer, en attendant que le dossier parle de lui-même, tout en savourant par avance leur déconfiture quand ils ne pourront plus nier la gravité, la grande gravité des faits.
Mais si par extraordinaire ces faits graves, si graves et leurs preuves n’y figuraient pas, il serait intéressant de se demander qui a orchestré cette campagne, et dans quel but.
14:16 | Lien permanent | Commentaires (3)
Commentaires
... Les 3 signataires représentant les membres fondateurs DD, ALUMNI, APEL le 7 mars 2019 des nouveaux statuts de l'association SJP
dans le but de la prise de pouvoir par la tutelle diocésaine de la direction de ce prestigieux établissement privé catholique sous contrat avec l'état.
Enjeu humain de pouvoir, convoitise, frustration, ambition
Écrit par : Bertrand de Goiffon | 18/05/2020
Vous parlez en toute ignorance :
" une entremise de Mgr de Romanet qualifiée à l’origine d’audit, mais qui s’avère avoir été une simple enquête verbale, téléphonique selon toute présomption. " Votre "présomption" est fausse, Mgr de Romanet a rencontré plusieurs acteurs y compris issus des Collectifs.
"M. Clément, qui fait pourtant partie des salariés de l’établissement, n’a pas été entendu" : l'enquête était ouverte à tous les cadres salariés de St Jean sur la base du volontariat. M. Clément s'est refusé à être entendu.
M. Clément est parfaitement au courant des faits qu'on lui reproche, depuis au moins l'été dernier.
Écrit par : Pascale | 19/05/2020
J'ai déjà signalé qu'il ne fallait pas se hâter de me dire "mal informé". Je connais le nom des personnes éconduites par Mgr de Romanet. Et je vous invite à méditer cette citation tirée de Sherlock Holmes : "Personne n'aime vous renseigner, mais tout le monde aime vous contredire." Vous croyez me contredire, vous m'informez. Vous confirmez notamment que, les faits étant reprochés depuis l'été dernier, la prétendue urgence de trancher en plein confinement et à l'approche du bac réformé n'était qu'un prétexte. Je le savais, mais c'est plus convaincant quand c'est vous qui le dites.
Écrit par : Pierre de Laubier | 20/05/2020