L’Evangile selon M. Balmand découle des Tables de la loi qui lui ont été remises par une autorité suprême encore mal connue. Il est parfois difficile de s’y retrouver dans ses déclarations chafouines, enjôleuses, spécieuses et emberlificotées, tout comme dans l’ésotérique statut de l’enseignement catholique dont il a été le grand architecte. C’est normal : tout cela n’est pas fait pour être compris. Il suffit que les fidèles (appelés aussi administrés, ou clients) obéissent aux dix commandements révélés à M. Balmand. Ces commandements annulent et remplacent les précédents (peu compatibles avec une saine laïcité et avec les subventions qui en résultent).
I
Tu adoreras le secrétaire général de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit.
II
Tu remettras ton droit et ton devoir d’éduquer tes enfants à son administration centralisée.
III
Tu ne qualifieras de catholiques que les écoles soumises à son autorité.
IV
Tu ne vérifieras pas la conformité de ses discours et de ses directives avec la foi et la doctrine catholiques.
V
Tu ne retiendras comme catholiques que les valeurs choisies par lui pour ne pas froisser le ministre et l’inspecteur.
VI
Pour écrire ton projet pédagogique, tu recopieras servilement le modèle fourni par le directeur diocésain.
VII
Tu te soumettras avec empressement au directeur que nommera le directeur diocésain, à qui tu délégueras aussi le recrutement des professeurs.
VIII
Tu adhéreras d’office à l’association de parents d’élèves qui te sera désignée.
IX
Tu ne demanderas aucun compte de l’argent que l’association de parents et la direction diocésaine te soutirent.
X
Tu vendras des crêpes à la fête de l’école.