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Les larmes du crocodile

L’entrefilet paru dans le Figaro magazine du 22 mai est une mine pour un exégète. Les déclarations lénifiantes et les postures apitoyées du directeur diocésain et du conseil d’administration, destinées à les faire passer pour des arbitres impartiaux dans une affaire dont ils sont en principe les procureurs, et en fait les coupables, ne font que renforcer la position de leurs contradicteurs. Et confirmer les conclusions des observateurs.

Huitième épisode

M. Canteneur et son orchestre affirment que la décision de le licencier n’a « rien à voir avec le projet pédagogique » de M. Clément, dont ils saluent « à la fois le travail accompli et les qualités professionnelles » et enfin prétendent que « ce n’est pas l’homme lui-même qui est mis en cause ». Ce subtil distinguo n’a d’autre but que de tromper le monde. Si ce n’est ni son projet, ni ses qualités professionnelles, ni ses résultats qui sont en cause, « mais bien son comportement », qu’est-ce qui est en cause? M. Clément lui-même. Et ce serait la seule justification possible à son licenciement.

Dans le cas contraire, il est incompréhensible que le mystérieux M. Moreau n’ait pas usé de ses pouvoir de président-directeur général pour modifier l’organisation générale de manière à éviter ces « pratiques managériales dysfonctionnelles », si ces mots ont un sens, sans se priver des éminentes qualités que M. Canteneur prête à M. Clément.

Si cela n’a pas été fait, si rien d’autre n’a été fait que des rapports à la direction diocésaine jamais suivis ni de la moindre décision pratique de la part de M. Moreau, ni d’une mise en garde concrète sous forme d’un avertissement en bonne et due forme (prévu par le code du travail), c’est que ce licenciement surprise était le moyen d’atteindre un but qui n’est pas avoué, et que ces rapports n’étaient fait que pour préparer une opération prévue de longue date. Une fois de plus, les prétextes trahissent les intentions véritables.

En disant que « tout est allé beaucoup trop loin », M. Canteneur se pose en arbitre qu’il n’est pas. Le Figaro magazine dit que « la direction diocésaine et le conseil d’administration assurent qu’il n’y a absolument aucun déni de justice ». Il n’est pas étonnant les instances qui ont pris la décision la défendent ! Ce qui est étonnant, c’est que le journaliste les accrédite comme témoins. Car M. Clément et son orchestre sont accusateurs ; c’est à eux de fournir les preuves de la culpabilité de M. Clément, et même, si ces preuves manquaient, de leur propre innocence.

Considérer cette simple déclaration comme un élément de preuve, c’est le degré zéro du journalisme. Je soupçonne que cet article n’a été publié que pour en contrebalancer un autre, jugé trop favorable à M. Clément en dépit de la solidité de ses sources. Tout cela en vertu d’une apparente impartialité, mais au détriment de la vérité, qui ne découle pas de la simple juxtaposition d’affirmations opposées.

Il n’y a que deux catégories de témoins : ceux qui défendent M. Clément, et ceux qui soutiennent M. Canteneur et son orchestre. Mais cette dernière catégorie, en dépit du poids de l’invisible dossier et de la ribambelle de noms cités par M. Villain, demeure étonnamment muette. De quoi les victimes de M. Clément ont-elles peur, à présent qu’il n’est plus là ?

Qui est allé « beaucoup trop loin » ? Ou bien M. Canteneur lui-même, et dans ce cas, l’erreur est facile à réparer. Ou bien les défenseurs de M. Clément, qui pourtant n’ont rien fait d’illégal ni de louche, et ne peuvent donc rien faire d’autre que de parler... ou se taire.

Qu’ils se taisent, voilà qui arrangerait bien M. Canteneur, faux arbitre en même temps que faux témoin, qui espérait mettre à profit le confinement pour mener son opération en douce, et dont l’expression trahit le désarroi. Car tout n’est pas allé trop loin. M. Canteneur seul est allé trop loin.

A présent, au nom d’un « apaisement » dont il serait le seul bénéficiaire, il propose le marché suivant : moi, je continue mes petites affaires, et vous, vous fermez votre gueule.

Lien permanent Catégories : Canteneur (Jean-François), Clément (François-Xavier), Saint-Jean (Passy) 0 commentaire Imprimer

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