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M. Balmand s’incline devant son nouveau maître

Le 1er juin, M. Balmand a rencontré M. Blanquer, nouveau ministre de l’éducation nationale. Dans le compte rendu qui en est fait sur le site de l’enseignement catholique, ce premier entretien est qualifié de « constructif ». On peut supposer que ce genre de rencontre sert à aborder les dossiers les plus urgents. Voyons donc ce que le secrétaire général considère comme les priorités pour l’enseignement catholique.

Parmi les nombreux sujets cités, on trouve le décloisonnement au sein des cycles et entre les filières, une gestion plus souple des heures d’enseignement, la différenciation pédagogique, les pratiques coopératives ou interdisciplinaires. M. Balmand a plaidé pour « une liberté pédagogique renforcée au service de l’innovation ». Voilà qui est intéressant, car on entend souvent affirmer que l’enseignement catholique jouit d’une grande liberté pédagogique. On apprend ici qu’elle n’est pas si grande que ça.

On reconnaît aussi l’art de dire une chose en suggérant le contraire. En effet, qu’est-ce qu’une liberté si elle est « au service » de quelque chose d’autre, fût-ce au service d’une notion aussi séduisante (et vague) que « l’innovation » ? Pourquoi ne pas plaider pour la liberté… tout court ? Le mot « innovation » est-il mis là seulement pour faire joli, ou pour désigner, en langage codé, les réformes présentes ou à venir du ministère ?

M. Marsollier, délégué général chargé des relations politiques, a d’ailleurs salué « la reconnaissance de la participation de l’enseignement catholique à l’effort d’éducation prioritaire. » Il est juste, en effet, que le zèle de l’enseignement catholique à se conformer aux directives gouvernementales soit reconnu. Et rémunéré.

Entre autres « dossiers urgents », M. Balmand a porté à l’attention du ministre sur financement des instituts de formation des maîtres de l’enseignement catholique, la pénurie de suppléants dans le privé, le différentiel de rémunération entre les contractuels du public et ceux du privé. Autre « dossier urgent », la représentation des personnels des établissements privés, et notamment le paiement des heures de délégation. Financement, rémunération, paiement : ce dont l’enseignement privé sous contrat manque surtout, apparemment, c’est d’argent !

Par contre, M. Balmand ne trouve rien à redire aux programmes qui sont imposés. La propagande ouverte en faveur de la contraception et de l’avortement qui est incluse dans le programme de quatrième, par exemple, ne le gêne pas. Pas plus que l’apologie du « mariage pour tous » qui se donne libre cours dans les programmes d’instruction civique. Le fait que les futurs professeurs soient sélectionnés selon leur aptitude à « agir en fonctionnaires de l’État », alors même qu’ils ne sont pas fonctionnaires, n’est pas non plus un sujet.

L’impression générale qui ressort de ce compte rendu est que M. Balmand se comporte à peu près comme le représentant syndical des personnels, abordant toutes sortes de points techniques dont les parents d’élèves de l’enseignement catholique n’ont cure. C’est bien naturel qu’il agisse ainsi. En effet, si l’on considérait que l’enseignement catholique était au service de l’Église, c’est-à-dire avant tout au service des parents qui sont seuls et uniques dépositaires de la mission d’éducation, on pourrait bien accepter qu’un effort particulier fût consenti en échange de cette liberté. Mais s’il n’est qu’un organe supplétif répondant à un « besoin scolaire reconnu », c’est-à-dire reconnu par le gouvernement, il est compréhensible qu’il se soucie en premier lieu d’adopter les directives gouvernementales, et il est fatal, en fin de compte, qu’il se préoccupe avant tout de la juste rétribution de ce service rendu à moindres frais.

Lien permanent Catégories : Balmand (Pascal), Blanquer (Jean-Michel), Secrétariat général 0 commentaire Imprimer

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