C’est une carte postale que je gardais depuis un an. Elle vient de Tunisie. De Tunisie où, figurez-vous, il existe des écoles catholiques. Et, au cours de l’été 2017, le prêtre responsable de ces écoles a été invité en France, pour assister à une formation dispensée par le secrétariat général de l’enseignement catholique. Qu’en a-t-il pensé ?
C’est bien généreux de la part de l’enseignement catholique sous contrat d’inviter les ecclésiastiques des anciennes colonies françaises (quoique la Tunisie n’ait jamais été qu’un protectorat) à venir s’instruire et prendre modèle auprès de la prestigieuse métropole.
J’espère que les responsables de l’enseignement catholique français vont, eux aussi, prendre à l’occasion quelques leçons à l’étranger, histoire de constater que l’humanisme post-chrétien de M. Balmand n’est pas la seule doctrine possible. Il suffirait d’ailleurs, pour le savoir, d’aller rendre visite à une école catholique libre en France.
Mais puisque le nouvelles viennent cette fois de Tunisie, allons-y. C'est un point de vue à connaître, car j’ai remarqué qu’on surestime bien souvent le prestige que revêt la France auprès des habitants des anciens pays colonisés. Ils voient bien, certes, ce qu’elle a qu’ils n’ont pas. Mais ils ont aussi des yeux pour voir ce qui ne va pas, ou qui ne va plus.
En l’occurrence, voici comment le responsable de l’enseignement catholique de Tunisie, le P. Jawad, rendit compte à quelques-un des ses paroissiens (des Français établis en Tunisie) de la formation qu’il avait suivie auprès de l’enseignement catholique français : « Je n’ai pas tout compris… Mais il y a une chose que j’ai comprise, c’est que vos écoles ne sont plus catholiques ! »
Un carte postale se doit d’être courte. Mais y a-t-il quelque chose de plus à dire ?