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Des profs ou des pions ?

Dans le catholicisme réduit à ses produits dérivés, tel qu’il est vu par le secrétariat général de l’enseignement catholique, l’« attention portée à chacun » est un maître mot. Mais ce n’est qu’un mot. Cette association de carriéristes a fait du « réseau » qu’elle administre une annexe de l’enseignement public – et un instrument de pouvoir. Au mépris des lois civiles et canoniques. Les professeurs sont des pions qu’il déplace à sa guise. En voici un exemple.

Les règles que le secrétariat général édicte et les organisations qu’il échafaude, sous couvert du fantasmagorique « statut » qu’il a rédigé de sa propre autorité, ne sont faits que pour tromper le monde. Tous se croient tenus de les respecter. Sauf le secrétariat général et ses affidés eux-mêmes, qui ne respectent d’ailleurs pas les lois tout court. En voici un exemple.

Un lauréat au concours de recrutement de l’enseignement public (C.A.P.E.S) peut être affecté n’importe où en France. Mais celui qui passe le concours d’aptitude à l’enseignement privé (C.A.F.E.P.) dans une académie ne peut pas, en principe, être affecté dans une autre. Cet avantage est plus efficace, pour attirer les candidats, que la perspective (hypothétique) de la prière quotidienne ou le désir de « relire son programme à la lumière de sa foi », selon l’expression de M. Canteneur.

Une fois reçu, reste au lauréat à se faire recruter par un établissement, sans quoi il perd le bénéfice du concours. Son sort est (croit-il) entre les mains de la direction diocésaine et, à Paris, du responsable des ressources humaines, M. Tercinier.

Il attend patiemment (comme je l’ai fait) le coup de fil qui lui apprendra s’il enseignera à Saint-Jean de Passy, Stanislas ou Franklin, ou s’il sera relégué (comme je l’ai été) dans un « établissement à problèmes » tel que Saint-Vincent de Paul.

En vertu de quels critères connus de lui M. Tercinier répartit-il les professeurs ? Il ne les a pas rencontrés au préalable, hormis à des réunions au cours de laquelle il n’y a que lui qui parle. Comment sait-il quels sont leurs aspirations, leur style, leurs aptitudes ? Il ne le sait pas.

Voilà donc qu’un jeune professeur, reçu au concours dans l’académie de Paris, se trouva bizarrement affecté à Antony. Il n’y a rien de mal à se trouver à Antony, quand on y habite. Ou quand on habite à un endroit d’où l’on peut s’y rendre sans mal, ce qui n’était pas le cas. Sauf qu’Antony n’appartient pas à l’académie de Paris, mais à celle de Versailles. Antony ne fait pas non plus partie du diocèse de Paris, mais de celui de Nanterre.

Quand ce jeune professeur, se proposant d’envoyer sa candidature à des établissements plus conformes à ses espérances, s’en ouvrit naïvement à M. Tercinier, celui-ci entra en fureur. « Vous voulez ruser avec le système ! » s’écria-t-il. Que l’accusation de « ruser avec le système » lui soit aussitôt venue à l’esprit est révélateur. Sa fureur aussi est révélatrice.

Il est déjà abusif qu’une personne nommée par l’évêque affecte les professeurs, ce qui n’est pas de la compétence de l’évêque lui-même. Que dire quand il les affecte... dans un autre diocèse ? Dans ce cas, quelle réalité recouvre le mot « diocésain » ? A quoi sert-il, sinon à se donner une respectabilité et une légitimité qu’on ne mérite pas ?

Parce que tout cela est un théâtre d’illusion. En fait c’est l’établissement qui recrute et le rectorat qui nomme. MM. Canteneur, Tercinier et consorts ne sont rien. Voilà pourquoi la croyance dans la légitimité du système est essentielle.

Mais cette croyance diminue. Et la fureur de M. Tercinier cache peut-être de l’inquiétude.

Lien permanent Catégories : Direction diocésaine, Tercinier (Etienne) 0 commentaire Imprimer

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