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Le pourquoi du comment

Il est important de se poser des questions non pas seulement sur les personnes, mais sur l’organisation. Si l’organisation est bonne, il y a quand même des choses qui vont mal. Si elle est mauvaise, il y a quand même des choses qui vont bien. Il ne m’appartient pas de décider si M. Clément est un bon directeur, ou non. Mais son renvoi me paraît révéler un mode d’organisation profondément pervers qui, tant qu’il ne sera pas démantelé, empêchera l’enseignement catholique de sortir de l’état d’apostasie latente ou ostensible dans lequel il a sombré.

Deuxième épisode

Il y deux ans, je signalais qu’une « guerre secrète » faisait rage au sein de l’enseignement catholique (http://chroniquedelecolepriveedeliberte.hautetfort.com/archive/2018/02/22/passy-fait-de-la-resistance-6028583.html#more). Depuis, je finissais par m’étonner que rien de fâcheux n’arrivât à Saint-Jean de Passy. Mais il suffisait d’attendre. On me rendra d’ailleurs cette justice que le dernier article que j’ai publié sur Saint-Jean date du 10 avril, quatre jours avant la mise à pied de M. Clément.

Les coups tordus ne visent pas les établissements malades. Ainsi, il y a six ans, M. Tercinier, directeur des ressources humaines à la direction diocésaine, me confiait naïvement que le groupe scolaire Saint-Vincent de Paul était un « établissement à problèmes ». Or sa directrice, Mme Chibani-Mandeville, est toujours en place.

Aujourd’hui, c’est le directeur de Saint-Jean, qui paraissait au mieux de sa forme, qui s’est fait virer. De même que les directeurs de Stanislas ou Gerson, qui avaient pourtant tiré ces établissement de la médiocrité, ont fait l’objet d’attaques (que j’ai évoquées dans mon livre, dont ce blogue est la suite). On me dit que ça n’a rien à voir ; mais je vois bien des points de ressemblance. Un correspondant m’a aussi mis en garde contre la tentation d’attribuer le renvoi de M. Clément à ses convictions « trop catholiques ». Voyons cela.

Le 6 juin 2018, le Parisien écrivait que « les initiatives du chef d’établissement » suscitaient « de forts remous », et que certains parents et enseignants (sous couvert d’anonymat, comme de juste) décrivaient une « inflexion de l’esprit d’ouverture » et craignaient une « dérive national-catholique ». Il n’en est rien ressorti. Au point qu’on se demande qui avait attiré l’attention du journal sur des faits aussi inconsistants.

Mais ce travail de sape était indispensable. La direction diocésaine ne peut en effet se permettre d’accuser elle-même un établissement d’être trop catholique. Il faut que de petites langues anonymes répandent cette impression. Reste à la direction diocésaine à se poser en « arbitre » entre les tenants du caractère (trop) catholique et les autres. Ou à trouver un autre angle d’attaque.

Apparemment, les initiatives de M. Clément pour affirmer le caractère catholique de l'établissement, ni le fait d’avoir imposé un uniforme, ne semblent en question. En effet, la président de l’Apel, Mme de La Guillonnière, déclarait en 2018 au Parisien : « Saint-Jean-de-Passy a pris un coup de fouet, parce que M. Clément sait ce qu’il veut et qu’il avance. » Déclaration d’autant plus remarquable que cette dame (membre du conseil d’administration) passe pour avoir prêté la main au renvoi de MM. Clément et Ducret.

J’ai déjà expliqué longuement le fonctionnement du secrétariat général (http://chroniquedelecolepriveedeliberte.hautetfort.com/archive/2016/04/02/exclusif-l-organigramme-de-l-enseignement-catholique-5783308.html#more ) et des directions diocésaines (http://chroniquedelecolepriveedeliberte.hautetfort.com/archive/2016/02/08/ne-m-appelez-plus-diocesaine-5757124.html#more).

M. Clément s’est rendu coupable de manifester trop d’indépendance à l’égard de ces organismes. Mme de La Guillonnière l’avoue presque en disant qu’il « sait ce qu’il veut ». En tout cas, cette affaire me paraît, plus qu’aucune autre, démontrer les vices de ces réseaux opaques, et promet d’être riche en particularités dignes d’exciter la curiosité.

Au fait, je me demande si je ne vais pas finir par céder à la tentation de penser que M. Clément a été évincé parce qu’il était trop catholique.

 

Lien permanent Catégories : Clément (François-Xavier), Saint-Jean (Passy) 0 commentaire Imprimer

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