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Eduquer les enfants : droit inaliénable des parents

Le secrétariat général de l’enseignement catholique et ses succursales (directions diocésaines, association des parents), ne manquent jamais de seriner que les parents sont les « premiers éducateurs » des enfants. C’est fort aimable à eux. Malheureusement, c’est au mieux une erreur, au pire un mensonge… intentionnel ?

Dans l’article du 11 janvier, intitulé le Diocèse ne répond plus, j’ai volontairement laissée telle quelle la phrase disant que les parents seraient les « premiers responsables de l’éducation de leurs enfants ». Avant la parution de cet article, M. Laguérie m’avait écrit pour se reprendre, mais j’ai différé cette correction car elle mérite un développement à part entière.

C’est, bien malgré lui, M. Frédéric Gautier, ancien directeur diocésain de Paris, qui m’a alerté sur cette erreur (qui de sa part n’est pas une erreur, mais un mensonge). En effet, après avoir répété une fois de plus que les parents étaient « les premiers éducateurs » des enfants, il se payait le luxe de citer en note le texte de Vatican II censé appuyer ses dires. Personne ne lit les notes de bas de page, se disait-il. Mais je l’ai lue. Or le concile affirme tout le contraire. La déclaration Gravissimum educationis dit : « Le devoir et le droit premier et inaliénable des parents est celui d’éduquer leurs enfants. » En bon français, un droit premier n’est pas un droit d’être premier.

Jean-Paul II écrit dans Familiaris consortio (36) : « Le droit-devoir des parents d’éduquer leur progéniture est “quelque chose d’essentiel, de par leur lien avec la transmission de la vie ; quelque chose d’original et de primordial, par rapport au devoir éducatif des autres, en raison du caractère unique du rapport d’amour existant entre parents et enfants ; quelque chose d’irremplaçable et d’inaliénable, qui ne peut donc être totalement délégué à d’autres ni usurpé par d’autres”. » Et le pape François ne le contredit pas en disant, dans un autre style : « Il y a des erreurs que seuls les parents ont le droit de commettre. »

Les statuts de l’enseignement catholique qualifient l’éducation de « mission d’Eglise ». Mais l’institution à qui cette mission est dévolue n’est pas le diocèse, ni la paroisse, ni même l’école, quand bien même celle-ci s’intitule « catholique » : c’est la famille, Eglise domestique, et plus précisément les parents. Le Catéchisme de l’Eglise catholique dit (art. 1652) : « C’est par sa nature même que l’institution du mariage et l’amour conjugal sont ordonnés à la procréation et à l’éducation… »

Celle-ci peut être en partie déléguée, mais jamais « totalement ». La section du catéchisme consacrée aux devoirs des parents (art. 2223 notamment) rappelle qu’ils en demeurent « premiers responsables ». En ce qui concerne l’école, il est écrit : « Les parents ont, autant que possible, le devoir de choisir les écoles qui les assisteront dans leur tâche d’éducateurs chrétiens. »

Quand M. Gautier et ses semblables dissertent sur « les responsabilités et prérogatives de chacun », ils usurpent un rôle qui ne leur revient pas. De responsabilités et de prérogatives, ils n’en ont aucune en matière d’éducation. L’expression même « communauté éducative », dont les parents, de fait, ne font pas partie, est trompeuse. L’école n’est que l’« assistante » des parents, et non leur partenaire.

Lien permanent Catégories : Apel, Balmand (Pascal), Direction diocésaine, Gautier (Frédéric), Secrétariat général 0 commentaire Imprimer

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