Oui, il faut le dire : l’Apel de l’école paroissiale Saint-Louis de Vaugirard était là, au côté de celles de Stanislas et de Saint-Jean de Passy, pour faire part de ses doléances à Mme Saliou. Voici l’essentiel de la lettre adressée aux parents par le bureau de l’Apel. Elle est tout aussi claire que celle de la lettre de l’appel Stanislas, mais je me permettrai, cette fois, de l’assortir de quelques commentaires.
« Paris, le 10 janvier 2016.
« Chers parents,
« Vous avez été nombreux, au printemps dernier et à la rentrée, à nous faire part de vos inquiétudes face aux positions de l’Apel nationale (Unapel).
« […] M. Lefèvre, alors vice-président de l’Apel Paris, est venu nous rencontrer lors de l’assemblée générale de l’Apel Saint-Louis, en octobre dernier. […] Malheureusement, les parents présents n’ont, dans la majorité, pas été rassurés par cet entretien. Les Maristes et les Chartreux de Lyon ayant quitté l’Apel à l’automne, nous avons ensuite souhaité convoquer une assemblée générale extraordinaire à Saint-Louis afin de connaître votre position sur ce sujet. A la demande de [la directrice], nous sommes allées au préalable rencontrer notre directeur diocésain, M. Canteneur. »
Il faudra qu’on m’explique pourquoi, quand on veut quitter l’association des parents d’élèves, il faut d’abord rencontrer le directeur diocésain ? Quand des salariés veulent quitter un syndicat, qui peut s’attendre que ce syndicat compte sur le patron lui-même pour les en dissuader ? C’est le monde à l’envers. Mais c’est aussi un indice que l’Apel et le secrétariat général de l’enseignement catholique forment un seul et même conglomérat, dont le « dialogue » apparent est en fait un soliloque.
Lors de sa venue à Saint-Louis, M. Lefèvre n’était pas venu écouter les parents, mais leur porter la bonne parole ou, selon sa propre expression, parler la « langue de bois ». Pourquoi les écouter, du reste, puisque la décision d’approuver la réforme du collège avait été prise le jour même de son annonce, avec les mêmes mots que le secrétariat général de l’enseignement catholique avait employés pour le faire ? La raison d’être de l’Apel Paris est-elle donc de faire connaître à la base les décisions du sommet, plutôt que de faire remonter vers le sommet les opinions ou les questions de la base ? C’est la méthode bien connue du centralisme démocratique, sauf qu’en l’espèce on ne prend même pas la peine d’organiser un simulacre de consultation. Quand je parle de « bonne » parole, c’est bien entendu par ironie, car les explications de M. Lefèvre étaient trompeuses, comme je me réserve de l’exposer un jour en détail.
« De plus, nous avons décidé de rencontrer le président de l’Apel Paris, M. Delpit. »
Il aurait été plus logique que l’Apel Saint-Louis soit aiguillé d’abord vers l’Apel Paris, et ensuite vers le directeur diocésain. Mais ne chipotons pas.
« […] Nous avons constaté que, comme nous, de nombreuses Apel d’établissements parisiens ont été choquées, ébranlées par les choix de l’Unapel et l’absence de dialogue et de communication dans leurs prises de décisions. Ces associations préfèrent cependant ne pas quitter le mouvement de l’Apel et rester unies et tout faire pour se faire entendre de l’Unapel. M. Delpit va mettre en place, au cours du premier trimestre 2016, des commissions, groupes de travail pour traiter des préoccupations des parents et remonter l’information à l’Unapel. » (Ce qui permet d’apprendre, au passage, que rien de tel n’existait jusqu’à présent…) « Suite à ces dernière informations positives et constructives, l’appel Saint-Louis a décidé de rester unie à l’Apel. Certains de nos membres s’engageant dans les groupes de travail de l’appel Paris. Ces commissions sont ouvertes à tous, vous pouvez vous y inscrire par notre intermédiaire. »
Tiens, je me demande si je ne vais pas m’y inscrire… ?