D’ordinaire, Mme Saliou est muette. Elle est muette quand des livres pornographiques sont introduits dans les écoles catholiques. Elle est muette quand les établissements sont supprimés contre l’avis des parents. Bref, elle n’ouvre d’ordinaire la bouche que pour y introduire des petits fours. Ou bien pour approuver toutes les réformes imposées par le gouvernement. Mais quand il est question d’argent, c’est autre chose. Tout à coup, elle a plein de choses à dire : et c’est le cas depuis que M. Mélanchon propose de supprimer le financement public de l’enseignement sous contrat.
Saliou (Caroline)
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Touche pas au grisbi !
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Quand l’oiseau fut mis en cage
Le vote de la loi Debré s’est accompagné de la mise en place d’un secrétariat général bien différent de ce qu’avait été le comité diocésain de l’enseignement catholique. Mais, pour devenir le monstre tentaculaire qu’il est aujourd’hui, il lui fallait neutraliser les véritables détenteurs de la mission éducatrice : les parents. Autrement dit, transformer les associations de parents d’élèves en simples courroies de transmission de ses orientations et de ses décisions.
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Apel : des évêque à la pelle !
Dès que les responsables de l’enseignement catholique adoptent le ton onctueux du prêche et multiplient les références religieuses, au moyen de citations plus ou moins exactes, c’est pour camoufler une nouvelle entourloupe. Autant dire qu’ils le font souvent ! Et voilà que cette organisation illégitime dans son principe et indigne dans ses résultats a réussi à se parer de la caution d’un « évêque référent ». Un tel luxe de cléricalisme contraste fort avec ce qui se passe dans tant d’écoles appelées catholiques… Mais quand l’Apel manie l’ostensoir, ce n’est pas pour parfumer, c’est pour enfumer.
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Un nouveau héros de la liberté ?
Comme de coutume, Mme Saliou a emboîté le pas à M. Balmand. Pour une bonne cause, cette fois : la défense de l’enseignement hors contrat. Pour ce faire, elle emploie comme toujours les mêmes expressions que son compère et les mêmes arguments (notamment que la liberté scolaire serait « garantie par la constitution », ce qui est loin d’être si sûr). Saluons ce revirement, après tant d’années employées à jeter la suspicion sur l’enseignement hors contrat. Mais cherchons-en aussi les raisons. Toutes ne sont pas honorables.
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Pendant ce temps, à Stanislas…
Le secrétariat général de l’enseignement catholique, M. Balmand, et sa petite sœur, Mme Saliou, présidente de l’Apel, ont approuvé la réforme du collège le même jour (le jour de son annonce), et avec les mêmes mots. Des parents d’élèves ont protesté, et cela a fait du bruit. Le congrès de l’Apel, qui vient de voir la réélection triomphale de Mme Saliou, a étouffé ces bruits. Et les chefs d’établissements ? On les entend moins. Ça ne veut pas dire qu’il ne se passe rien. Levons un coin du voile.
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La diversité rassemblée
Bravo, Mme Saliou ! C’est avec enthousiasme que je joins ma voix à celle de Mme Vallaud-Belkacem et de M. Peillon pour vous féliciter de votre brillante réélection, si méritée en même temps qu’inattendue, à la tête de l’Apel nationale. La quasi-unanimité des voix qui se sont affectueusement blotties autour de votre nom illustre à merveille le concept balmandien de « diversité rassemblée ». Mon admiration pour vous, qui n’êtes pas seulement décorée, mais décorative, s’en trouve décuplée. Enthousiaste, mais critique : telle est ma devise. C’est pourquoi, sans que cela diminue d’un millimètre la hauteur de mon admiration, je dois vous dire la vérité.