Je n’ai parlé que de quelques écoles victimes des coups de force des directions dites diocésaines : Sainte-Marie-Jeanne-d’Arc de Langon, la Providence de Pas-en-Artois, le Sacré-Cœur de Sévérac. Mais il y en a d’autres. Par exemple, celle d’Ambrières-les-Vallées, dans le département de la Mayenne. Les parents ont protesté. La direction diocésaine ne les a pas écoutés. L’Apel nationale a fait mine de rien. La routine, quoi.
En visitant la page Facebook de l’Apel nationale, on apprend que l’école Sainte-Marie de la Présentation d’Arras réalise des mugs ornés des dessins des enfants (à commander avant le 27 mars au prix de 7 €). Ou encore que le spectacle le Château magique se donnera le 19 mars à la salle polyvalente de Montfort-le-Gesnois (entrée adulte : 5 €, enfant : 3 €). Par contre, la fermeture de l’école Saint-Joseph d’Ambrières-les-Vallées n’est pas digne d’attirer l’attention de Mme Saliou et de ses subordonnés.
L’histoire est toujours la même. « Nous avons appris ça si vite », disait tout début février Mme Letissier, présidente de l’O.G.E.C., dont les propos étaient rapportés par le Publicateur libre à l’occasion de la manifestation des parents d’élèves. « A la mi-janvier, la D.D.E.C. de Laval nous a appelés pour nous dire qu’une commission examinerait vendredi 5 février la possible fermeture de l’école à partir de juin 2016 ! » Une commission composée ad hoc, telle qu’on l’imagine, qui non seulement ne comprend pas la présidente de l’O.G.E.C. de l’école concernée, mais se dispense de l’entendre et, de toute évidence, n’a jamais mis les pieds à Ambrières.
Impossible ici d’avancer des raisons pécuniaires, car Mme Letissier déclare : « Notre budget est positif depuis deux ans. Nous avons des locaux récents, que la D.D.E.C. nous a aidés à financer, nous avons une équipe et des associations dynamiques, une petite structure familiale, dont les enseignements sont de très haute qualité. […] Que cherche donc à faire la D.D.E.C. à nous aider d’abord et nous faire fermer ensuite ? Ça rime à quoi ? »
M. Paré, directeur diocésain, explique que l’école est « fragile ». Risque-t-elle se s’écrouler ? Les résultats sont-ils désastreux ? Les parents sont-ils mécontents ? Non. La seule chose qui la menace, c’est la direction diocésaine, c’est-à-dire M. Paré lui-même.
Le Publicateur écrit : « Arrivera-t-il à l’école privée d’Ambrières le même sort que celle de Congrier, dans le Sud-Mayenne, qui avait fermé dans des circonstances similaires ? Les parents sont déterminés à lutter jusqu’au bout. Affaire à suivre. »
Suivons-la donc. Le Publicateur indique le 10 mars que c’est pendant les vacances de février que la lettre annonçant la fermeture est envoyée. Délicatesse que les parents auront appréciée. Toutefois, cette fermeture ne fait pas pleurer tout le monde. « La mairie d’Ambrières est venue nous voir pour présenter les autres écoles disponibles localement, notamment celle, publique, d’Ambrières, mais également celle de Cigné », dit Mme Letissier.
Une fois de plus, on remarque que les directions diocésaines n’aiment pas les petites écoles. Les parents y sont-ils trop impliqués ? Sont-elles peu propices aux « opérations immobilières » chères à notre vieil ami M. Bauquis et à ses confrères ?
En tout cas, loin d’être au service des écoles, les directions diocésaines obéissent à la logique des administrations qu’elles sont devenues : carrières internes, opérations immobilières, petits arrangements avec le service public. Et l’Unapel, emmaillotée dans cet écheveau inextricable – on aimerait croire que c’est par simple par naïveté – dit « amen » à tout. C’est le seul mot du vocabulaire catholique qu’elle connaît encore.