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Pendant ce temps, à Stanislas…

Le secrétariat général de l’enseignement catholique, M. Balmand, et sa petite sœur, Mme Saliou, présidente de l’Apel, ont approuvé la réforme du collège le même jour (le jour de son annonce), et avec les mêmes mots. Des parents d’élèves ont protesté, et cela a fait du bruit. Le congrès de l’Apel, qui vient de voir la réélection triomphale de Mme Saliou, a étouffé ces bruits. Et les chefs d’établissements ? On les entend moins. Ça ne veut pas dire qu’il ne se passe rien. Levons un coin du voile.

Le Figaro du 3 juin rapporte que « de nombreux établissements catholiques rechignent à appliquer la réforme du collège, sans oublier de rappeler que « le secrétariat général défend la réforme depuis le début. » Mais ce journal observe que les chefs d’établissement restent souvent « dubitatifs ». C’est le cas de M. Hans, responsable du S.N.E.L., association nationale majoritaire chez les chefs d’établissement du privé : « Les modalités de mises en œuvre sont insatisfaisantes. L’autonomie promise n’est pas au rendez-vous. » Le F.E.F.-C.F.D.T. indique que « de nombreux chefs d’établissements élitistes de centre-ville font de la résistance en n’envoyant pas les professeurs aux jours de formation prévus par le ministère ».

C’est une photographie du porche du collège Stanislas qui illustre l’article du Figaro. Ce n’est pas un hasard.

J’ai raconté dans mon livre l’Ecole privée… de liberté comment M. Gautier, directeur diocésain de Paris, avait débarqué M. Chapellier, directeur de Stanislas, pour s’installer confortablement dans son bureau et son appartement de fonction. Ce n’est pas joli, joli. Il ne faut pas en conclure que devenir directeur de Stanislas était le rêve de sa vie. Non. Ce qu’il espérait, c’était devenir secrétaire général de l’enseignement catholique. Or c’est M. Balmand qui a été nommé, et récemment reconduit dans ses fonctions.

Depuis, que se passe-t-il à Stanislas ? Pas grand’chose de visible. Le détricotage de l’œuvre de M. Chapellier se fait à bas bruit et à petits pas. Il y avait quatre aumôniers à plein temps, il n’y en a plus que trois à plein temps et un à temps partiel. Ça se remarque à peine, puisqu’il y a toujours quatre photos sur le site du collège. Discrète, feutrée, telle est la méthode de M. Gautier.

Il semble avoir disparu. « On ne le voit jamais ! », me dit un professeur de l’établissement. Mais il existe toujours. Il répète à qui veut l’entendre qu’« approuver la réforme du collège avec tant de hâte a été une erreur ». Par petites touches, il a en effet entrepris de saper la position de son rival heureux.

Qu’on ne s’y trompe pas : à la place de M. Balmand, M. Gautier aurait sans doute fait la même chose. Par atavisme, car le modèle et le véritable commanditaire du secrétariat général, c’est le ministère de l’éducation. Et aussi parce qu’il aurait subi les mêmes menaces sur la pérennité des contrats.

Mais, dans l’ombre, la bataille contre M. Balmand a commencé. Les réseaux de professeurs agrégés et de chefs des établissements « de centre-ville » s’agitent. Ce sont eux dont les carrières dépendent de la politique du secrétariat général, eux qui profitent des usurpations de pouvoir des directions diocésaines pour conduire leurs carrières et se faire nommer à la tête des établissements élitistes. Car on a beau répéter comme une ritournelle les discours ministériels sur l’« ouverture à tous » et la « mixité sociale », c’est ainsi que se termine une carrière réussie.

La reconduction de M. Balmand et la réélection de Mme Saliou semblent marquer le retour à la normale. Ils ne font que donner le coup de départ des vrais débats sur les vraies questions. Maintenant, les oppositions et les dissidences qu’on a cru étouffer vont se faire entendre.

Lien permanent Catégories : Balmand (Pascal), Gautier (Frédéric), Réforme du collège, Saliou (Caroline), Stanislas (Paris) 0 commentaire Imprimer

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