Une petite visite sur la page Facebook de l’Apel nationale m’a laissé rêveur. De quoi parle-t-on partout, à la sortie des écoles, dans les salles des professeurs, dans les journaux ? De la réforme du collège. Et de quoi l’Apel nationale parle-t-elle ? De tout. De rien. Mais en tout cas jamais de cette réforme. Le congrès des Apel approche. Ne serait-il pas temps de parler à vos mandants des questions qui les intéressent ?
Un grand nombre de nouvelles publiées sur cette page suscitent la sympathie. Bien entendu, il y est question de la semaine des Apel, qui aura lieu du 14 au 19 mars. N’ayez crainte (je m’adresse au ministre), il n’y sera pas question de la réforme du collège. Le thème sera : « Les métiers, ça se découvre. » Heureux de l’apprendre.
On annonce aussi des conférences sur des thèmes qui, de fait, intéressent les parents. Ainsi, à propos du « harcèlement en milieu scolaire ». J’y serais bien allé… malheureusement, c’est à Quimper. J’aurais bien aussi découvert les « cinq règles d’or de la réussite scolaire »… malheureusement, c’est à Arradon.
J’ai manqué l’occasion de visiter l’école Sainte-Thérèse d’Angles ou Sainte-Marie de Saint-Julien-des-Landes à l’occasion de leurs portes ouvertes. Il est vrai qu’elles se trouvent en Vendée. Mon cœur saigne à l’idée d’avoir manqué la visite de la cathédrale de Strasbourg au profit du mécénat pour la chirurgie cardiaque et la collecte de papier de l’école Notre-Dame de Questembert.
J’ai appris avec joie que l’Apel de l’école Saint-Louis de Bois-Grenier a fait fabriquer des sacs à son nom, et que les élèves du Sacré-Cœur de la Genétouze avaient reçu des tablettes. Mais mon plus grand regret est de ne pas avoir dégusté les crêpes préparées pour la chandeleur par les parents d’élèves de Massabielle, à Lourdes. Quoique, à la réflexion, je me demande pourquoi celles de l’école de ma fille n’ont pas bénéficié de cette publicité nationale. Elles étaient pourtant délicieuses.
Je n’ai pas besoin de dire que les combats des Apel du Sacré-Cœur de Sévérac-le-Château, de Sainte-Marie-Jeanne-d’Arc de Langon, de Saint-Joseph d’Ambrières-les-Vallées, de la Providence de Pas-en-Artois, ne sont soutenus ni même signalés, ne serait-ce que sous forme d’un écho de presse. Alors même que, dans le cas de la Providence, l’entreprise des parents d’élèves a été traitée sur des chaînes de télévision nationales. Mais ici, tout ce qui laisse deviner la moindre divergence entre l’Apel et le secrétariat général de l’enseignement catholique fait désordre. On n’en parle pas. Au fait… s’il n’existe jamais aucune divergence, pourquoi a-t-on besoin d’une association de parents d’élèves ?
Bref, force est de constater que cette page n’existe que pour amuser la galerie. Ah ! non, pas tout à fait. On repère, de temps en temps, quelques échos des débats qui ont lieu en prévision du congrès du mois de juin, qui aura lieu à Marseille. C’est gentil de nous faire croire que, tout à coup, un débat serait possible au sein de l’Apel. Il s’agit de débattre sur le thème : « Pourquoi l’école ? » Vaste programme.
Tellement vaste qu’on se demande si ce n’est pas pour ça qu’on l’a choisi, plutôt qu’une des questions suivantes : Peut-on encore s’intituler « école catholique » quand la possibilité de découvrir le Christ se réduit à une vague « proposition » ? Ou quand la catéchèse est remplacée par une « poignée de main chaleureuse », conformément à la pastorale de la paluche inventée par M. Canteneur ? Est-il permis ou interdit de faire la prière en classe ? La laïcité doit-elle régner à l’intérieur d’une école catholique ? La présence du Planning familial y est-elle normale ? Les pouvoirs exorbitants des directeurs diocésains sont-ils conformes à l’organisation ecclésiale et aux droits des parents ? Ou encore : l’Apel nationale a-t-elle eu raison d’accepter la réforme du collège le jour même de son annonce ? Voilà des questions qui susciteraient un véritable débat. Elles en suscitent déjà. Mais l’Apel nationale l’ignore.
Ce qu’elle veut, ce n’est pas du débat, c’est de la parlote. On peut discourir pendant des siècles sur la question de savoir « à quoi sert l’école » Avec un sujet pareil, on peut déjà deviner les conclusions de ce congrès. Je pourrais les écrire à l’avance (si ce n’est pas déjà fait). J’annonce d’ores et déjà qu’elles seront conformes aux directives du secrétariat général, répétées avec application par les directions diocésaines et tous les organes et organismes qui, comme les violons d’un orchestre, connaissent par cœur la partition qu’on les paie pour jouer sans en changer une seule note. Toutefois, soyons fous, et imaginons un instant que la conclusion de ce « débat » soit la suivante : « Non, à la réflexion, l’école ne sert à rien. » Voilà qui ferait sensation !
Le temps passe, Mme Saliou. Le congrès approche, et l’impression qu’il ne s’y passera rien d’autre qu’un échange de considérations générales sans aucune portée pratique, entrecoupées de congratulations, ne fait que grandir…
Commentaires
A quoi servent les Apel ? A défendre le libre choix des parents, à créer du lien entre les familles, à animer et à représenter les parents dans les OGEC, les conseils d'école et d'établissement, le conseil pastoral, les conseils de classes et de discipline si besoin est, les commissions d'appel en fin d'année. Le site de l'Apel Nationale répercute les différentes activités dans les différentes écoles. Vous voulez que l'on parle de l'école de votre fille ? Demandez donc à votre président d apel d'envoyer des photos et un petit texte au National et ils en parleront. Les relations avec les directions diocésaines ne vont pas de soi.... c'est à nous tous de les construire dans la confiance. Nous ne sommes pas membres de la FCPE notre but n'est pas d'aller au combat systématiquement. Cela peut se passer dans le huis clos d'un bureau ou au téléphone . .... mais pour qu'il y ait débat il faut qu'il y ait respect ! Ce site informe des futures conférences ? Parfait ! Le harcèlement scolaire est un vrai désastre. Je suis trop loin de Quimper pour y aller.... mais rien ne m'empêche de trouver l'idée très bien et d'en organiser une aussi ! Les Apel font des multitudes de choses, nous avons souvent des caisses de solidarité afin d'aider les familles en difficulté, nous finançons des voyages ou des sorties scolaires, nous aidons financièrement pour le numérique, le pédagogique ou l'immobilier ( et oui ! Souvent le TBI ou la nouvelle fenêtre permettant aux enfants de ne plys avoir froid sont financés par nos ventes de gâteaux ou de crêpes) La notion de communauté éducative y incluant les parents est "sortie" d'un congrès des Apel. Parce que vous n'appréciez pas une prise de position vous jetez l'eau du bain avec le bébé ! Je vous conseillerai bien de relire tout ce qui a découlé des derniers congrès et vous verrez pourquoi certaines positions sont prises. Si je peux comprendre votre mécontentement je suis furieuse de voir que vous jetez l'opprobre sur les milliers de bénévoles qui s'investissent et parfois à hauteur d'un mi temps pour nos enfants et nos écoles !!!! Vous n'êtes pas content ? Au lieu de médire, relevez vos manches et investissez vous !!! Et présentez vous au prochain congrès vous ferez, vous n'en doutez pas, un merveilleux président !!!
Je vous remercie de votre commentaire. Je dois dire qu'en la matière je suis gâté (cela dit sans ironie). Vous me recommandez de "m'investir" : c'est ce que je fais en écrivant ce blogue, qui est un organe d'information. Cela me demande beaucoup de travail et ne me rapporte rien. Je fais donc partie des bénévoles. Si l'Apel, le secrétariat général et les directeurs diocésains faisaient ce qu'ils ont à faire, je pourrais faire autre chose. Je ne jette pas "l'opprobre" sur les bénévoles de l'Apel. Je parle d'eux. Je me fais l'écho des parents qui se battent pour leur école, et qui ne reçoivent, de la part de l'Apel nationale, qu'indifférence, mépris... et opprobre : à Langon, à Sévérac, à Pas, à Ambrières... Quant à l'école de ma fille, nous y avons reçu un responsable de l'Apel (M. Lefèvre), qui ne nous a raconté que des mensonges et nous a parlé "la langue de bois" (selon sa propre expression). Je lui ai dit ce que j'en pensais et aucun des autres parents ne me l'a reproché. Vous faites comme si les Apel locales et l'Unapel faisaient cause commune... Rien n'est plus faux. Quant aux relations entre l'Apel et les directions diocésaines, c'est peu de dire qu'elles ne sont pas "systématiquement" conflictuelles. Elles ne sont qu'une suite de petits arrangements entre amis. Depuis la mise en place de la funeste réforme Haby, en 1975, l'Apel n'a jamais combattu aucune des réformes qui ont mené l'école là où elle est. Ses journaux, pas plus que son site, ne parlent jamais de rien de ce qui préoccupe les parents. Ils ne font que broder sur des sujets "éducatifs" que les parents d'élèves règlent sans même songer à s'adresser à l'Apel, comme l'orientation. C'est du blabla. L'Apel est monopolistique, l'adhésion y est quasi obligatoire. Elle ne mérite donc pas l'indulgence. Les adhérents des Apel locales sont les premiers à me fournir les informations qui alimentent ce blogue ! Tous ceux qui, comme mes parents, se sont investis toute leur vie, depuis 1984, pour défendre l'école libre, se sentent aujourd'hui trahis, et, quand ils doivent défendre une école en particulier, abandonnés. Mais vous avez raison, les relations entre l'Apel et l'administration de l'enseignement catholique ne se passent que trop souvent "dans le huis clos d'un bureau". Pour terminer, je vous dis ceci : vous n'êtes pas contente de ce que je dis. Mais vous ne prouvez pas que j'ai tort. Sur beaucoup de points que j'aborde dans ce blogue et que j'aborderai de nouveau, vous avez même tendance à illustrer ce que je dis. Ce que font les vrais parents mérite, comme vous dites, "le respect". Mais je n'en ai aucun pour Mme Saliou et ses semblables, et la Légion d'honneur épinglée à son revers par M. Peillon et Mme Valaud-Belkacem n'y change rien.