Je n’ai pas été le seul, je crois, à m’étonner de la rapidité foudroyante avec laquelle le licenciement de M. Clément a été « autorisé » par l’archevêque de Paris, après une entremise de Mgr de Romanet qualifiée à l’origine d’audit, mais qui s’avère avoir été une simple enquête verbale, téléphonique selon toute présomption. Bien des choses demeurent d’ailleurs verbales, dans cette affaire. Les paroles s’envolent, et les écrits restent… invisibles.
Saint-Jean (Passy) - Page 2
-
Téléphone qui croyait prendre
-
Méchante organisation
Il se peut que M. Clément ait commis les fautes qu’on lui reproche. L’organisation de l’enseignement sous contrat rendait même inévitable qu’il les commît. Mais il est connu que bien d’autres les commettent. Il en résulte que, fondées ou non, les accusations contre M. Clément ne sont qu’un prétexte. Le but véritable d’une opération menée dans le secret, à la faveur du confinement, n’était pas de porter remède à des souffrances, mais de faire en sorte que la seule issue possible fût son éviction. En invoquant au besoin ce fameux « apaisement » si utile pour éviter les questions qui fâchent.
-
Triple faute
Dans l’affaire qui agite Saint-Jean de Passy, je ne sais rien d’autre de MM. Clément et Ducret que ce que des gens dignes de confiance me disent, et dont l’abondance des soutiens qu’ils reçoivent témoigne. Mais mon rôle n’est pas de les défendre, ce que d’autres font mieux que moi. Je ne plaide pas l’acquittement, mais le non-lieu. Il y a toutefois bien un coupable. Mais je n’ai pas encore dit de quoi il était coupable : d’avoir monté de toutes pièce une affaire ; de s’en être mêlé sans en avoir le droit ; et tout cela à des fins personnelles.
-
Le pourquoi du comment
Il est important de se poser des questions non pas seulement sur les personnes, mais sur l’organisation. Si l’organisation est bonne, il y a quand même des choses qui vont mal. Si elle est mauvaise, il y a quand même des choses qui vont bien. Il ne m’appartient pas de décider si M. Clément est un bon directeur, ou non. Mais son renvoi me paraît révéler un mode d’organisation profondément pervers qui, tant qu’il ne sera pas démantelé, empêchera l’enseignement catholique de sortir de l’état d’apostasie latente ou ostensible dans lequel il a sombré.
-
Le comment du pourquoi
Le directeur de Saint-Jean de Passy et le préfet des classes terminales de cet établissement ont été mis à pied. Je rapporte ici les faits tels qu’ils ont été rapportés dans divers organes de presse et documents publics. Cet article n’apprendra rien à ceux qui connaissent l’affaire, mais regroupe les faits essentiels qu’il s’agit d’analyser.
-
Le contrat de défiance
Cette année, le baccalauréat se fera par contrôle continu, et les admissions à l’enseignement supérieur sur dossier. Problème : les établissements privés élitistes notent leurs élèves bien en dessous des moyennes pratiquées ailleurs. Et ailleurs (là où une notation normale provoquerait des vagues de dépressions et de suicides), on les note bien au-dessus. Résultat : plus on est mauvais, meilleur est le dossier. Et les épreuves écrites ne sont plus là pour remettre chacun à sa place. On crie à l’injustice. Mais est-ce bien d’injustice qu’il est question ?