Le concepteur de la centralisation de l’enseignement catholique a été la commission épiscopale du monde scolaire et universitaire. L’exécuteur a été le secrétariat général, assisté du comité national de l’enseignement catholique (C.N.E.C.). Pour mener à bien cette conquête, ce duo infernal n’a rien trouvé de mieux que de se répliquer lui-même à l’identique, dans chaque diocèse, sous la forme du C.O.D.I.E.C., instrument de domination du directeur diocésain.
-
-
Les tentacules de la pieuvre
Quand j’affirme que des instances cléricales ont entrepris de mettre la main sur toutes les écoles catholiques, d’en définir les orientations, d’en gérer les moyens et, en définitive, de s’arroger un droit de vie et de mort sur elles, je n’invente rien. Il ne s’agit pas d’une simple déduction de ma part. Ce fut un projet avoué et délibéré. Toutefois, c’est au mépris des principes qu’il a été conçu. Et, en raison des résistances qu’il a rencontrées, c’est par la ruse qu’il fut mené à bien.
-
Quand l’oiseau fut mis en cage
Le vote de la loi Debré s’est accompagné de la mise en place d’un secrétariat général bien différent de ce qu’avait été le comité diocésain de l’enseignement catholique. Mais, pour devenir le monstre tentaculaire qu’il est aujourd’hui, il lui fallait neutraliser les véritables détenteurs de la mission éducatrice : les parents. Autrement dit, transformer les associations de parents d’élèves en simples courroies de transmission de ses orientations et de ses décisions.
-
La main invisible... du cléricalisme
La loi Debré de 1959 a soulagé les parents des écoles catholiques d’une partie des frais de scolarité, mais au prix d’une mise sous le boisseau de la mission évangélique. Le système qui en a résulté fait le bonheur des carriéristes qui en ont pris en main l’administration. Toutefois, cette situation résulte d’un renoncement de l’enseignement catholique à ses propres « valeurs », ou plus exactement à la vérité, plutôt que d’un coup de force de l’Etat. Car, en fait, cette loi a fait échapper les écoles catholiques à un danger peut-être pire encore que l’étatisation : le cléricalisme.
-
Quand l’évêque de Carcassonne montait au créneau
Ce n’est pas sans regrets ni réserves que, le 31 décembre 1959, l’épiscopat français accepta la loi Debré. Mais les évêques imposèrent aux députés catholiques de voter cette loi, en dépit des zones d’ombre qu’elle comportait. Pourtant, certains estimaient que, compte tenu des circonstances, il aurait été possible d’obtenir un statut beaucoup plus sain. Ils ne furent pas été écoutés. C’est dommage car, en relisant les écrits de ceux qui ont critiqué cette loi, tel Mgr Puech, évêque de Carcassonne, on découvre la liste exhaustive des maux dont l’enseignement catholique souffre aujourd’hui.